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Chroniques du dérisoire by Philou ft Alpa

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Message par Gigi Meroni Ven 27 Mar 2009 - 14:43

Ecrit en mai 2007 (mise en page à venir)

Philoumiha featuring Alpayon present


-Chroniques du dérisoire-



Livre I, épisode 1 -Bacchanales sur la Volga

(On avait pensé à Toilettes sur la Volga, mais ça sonnait moins bien. Alors, je préviens tout de suite, le premier qui se plaint de jeux de mots soi-disant foireux (c’est le cas de le dire) sera prié de faire trois tours en zodiac avec Francis Huster sur le lac des Cygnes)

Hôtel des yaourts bulgares au bifidus, Antibes, 24 mai 2006, 10h36,
35° à l’ombre, autant dans le sang.


Assis sur la terrasse, sirotant une camomille, Jérôme Gerber (on ne se moque pas, s’il vous plaît), président de l’AS Cannes (j’ai dit : on ne se moque pas), la cinquantaine qui en paraît vingt de plus, chemise ouverte et chaîne en or qui brille, regardait avec suspicion autour de lui.

Face à lui, deux excentriques, vêtus d’un large ciré jaune, semblaient étouffer sous la chaleur.

- Nous avons trouvé la perle, dit le premier, le crâne dégarni tel un BigMac trop cuit.
- Je dirais même plus : la perle nous avons trouvé, abonda son alcolyte.
- Alors Messieurs, première partie de mission accomplie. Easy, n’est-ce pas !, leur demanda Monsieur Gerber.
- Mouais, pas tant que ça. Faut dire qu’on était pas seul sur le coup. L’inspecteur Derrick, hunter de première classe, a tenté de nous la siffler sous le nez. Quand il a vu qu’on avait gagné la partie, il est devenu vert.
- Ouais, vert de rage !
- Euh, non, vert de terre, enfin, bref, … Nous avons eu la chance de croiser Michal Goethals (le fils du scientifique), lors d’une prospection en Belgique, cette grande terre de football.. Il nous a expliqué que son père pensait tenir en lui son fils spirituel. En plus, il paraîtrait qu’il aurait des cojones à faire frémir un taureau sévillan en pleine montée de sève.
- C’est essentiel, enchaîna le vieux avé son accent de minot pré-pubère. Et où est-elle cette perle ?
- Dans son coquillage !, répondit le comique de service.
- Derrière vous, votre éminence, rattrapa l’autre.



J’apparaissa, j’appari … euh, non, …. ah oui, j’apparus aux yeux du président comme une révélation virginale à Lourdes (et non pas comme une révélation lourde à Virginale, on ne sait jamais …)

- Ah, mon ami, je vous en prie, asseyez-vous. Vous prendrez bien une petit camomille ?
- Non merci, désolé mais j’essaye d’arrêter la drogue, répondis-je poliment. Je prendrai plutôt un Blanc cass’, car je suis fatigué, ohé, ohé, je suis fatigué.
- Très bien, commencez par vous présenter. ASV ?
- 30,30,30.
- Ok, vous êtes donc jeune, dynamique et vivez en Italie.
- Moi ce serait plutôt 40,5,7 coupa le drolatique Dupond.
- Vous connaissez les conditions, Monsieur … ?
- Mihai Filipescu pour vous servir, fis-je.
- Bien Monsieur Filipescu, un romano à Cannes, c’est le président du club des supporteurs, Mister BG qu’on l’appelle, qui va être content. C’est un grand fan du football roumain, Hristo Stoichkov, Ferenc Pukscas, enfin tout ça...
- Waouh ! Bruno Gynéco à Cannes, la classe ultime…, hurlais-je de bonheur.
- Euh, oui, c’est ça … vous êtes sûr que vous ne voulez pas une camomille?
- Non vraiment pas merci.
- Bon, revenons-en à nos brebis. Donc je ne veux pas dépenser un sou inutilement. Un sesterce est un sesterce. Rat je suis né, rat je resterai.
- C’est parfaitement clair, Monsieur le Président, je ne recruterai aucun joueur, je me contenterai de former des gamins pour faire progresser l’équipe. Vous savez j’adore les enfants, surtout ceux des autres.
- Je vois …. bien … je crois que nous allons bien nous entendre. Pas de problème pour la rétribution ?
- Aucun, 123 euros par mois, nourri, logé, Fuego de fonction, putes à gogo, ça me va parfaitement, fis-je, enthousiaste.
- Très bien, dans ce cas, vous n’avez plus qu’à signer ici. Quant à vous, agents Riper et Bullit, vous savez ce qu’il vous reste à faire.
- Oui Msieur, répondirent-ils en chœur.
- Ah oui, et tant que vous y êtes, virez-moi ce Derrick de là, il commence à sentir. A la mer, pieds dans le béton, simple et efficace.
- Bien votre excellence, vos vœux seront exaucés.
- Je dirais même plus, vos nœuds seront désossés.
- Monsieur Filipescu, vous n’avez bien évidemment rien entendu, n’est-ce pas ?
- Comment ?
- Je disais, Vous n’avez bien entendu rien entendu, vu ?
- Ouiiiii, d’accord, c’est cela oui.
- Dites, vous comprenez ce que je vous dis ?, me lanca le Président.
- Ben, c’est à dire que … non non bien entendu, bredouillais-je.
- Ok, laissez tomber, vous pouvez vaquer à vos occupations, rendez-vous jeudi en 32, je vous présenterai alors l’effectif et vos nouveaux collaborateurs.
- Parfait, … ah, euh, s’il vous plaît, appelez-moi Mihai, maître, pas de chichis entre nous.
- Et pourquoi pas Woufwouf, tant que vous y êtes. Cannes est ville pleine de pléonasmes, mon ptit, vous y serez fort aise.


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Message par Gigi Meroni Ven 27 Mar 2009 - 14:44

Livre I, épisode 2 - La mazurka des moudjahidines

(Et pourquoi eux ils auraient pas le droit de danser la mazurka ? Comme si c’était réservé à une élite de buveurs de vodka efféminés. Ce sont des êtres humains comme vous et nous (enfin surtout comme vous) C’est pas beau de se moquer d’eux comme ça, surtout qu’ils peuvent devenir très très méchants)

Vélodrome Michel Polac, Cannes, 22 juin 2006, 09h02,
-6° au soleil, autant dans le pantalon.


Gros coup de frein à main sur le parking du vélodrome Michel Polac. (Celui derrière Jardiland, hein, pas le Gérard Blanchard de la rue Moncoco).
Au volant, mon ami, confident, homme de main, de ménage, de joie, de peine, de cuite, de crue, de cul, de succès, d’échecs, de dames, d’hommes. Enfin bref, mon gosse, mon frangin, mon poteau, mon copain, tu me tiens chaud. J’ai nommé Pascal Brunner (pas celui de la télé, celui qui imite les imitateurs, hein, faudrait voir à pas déconner)

Bon, où en étais-je ? Ah oui, nous arrivâmes 500, euh non, nous arrivâmes au vélodrome pour le rendez-vous fixé un mois plus tôt par le Prédisent Gerber.

-T’es sur que c’est là le rendez-vous, amigo ? me murmura Pascal.
-Ben ouais, répondis-je avec ma gitane maïs clouée au bec, il m’a dit deux trucs : Rendez-vous tonight at Barboza et rendez-vous jeudi en 32 au centre d’entraînement.
- Non, parce que j’me demandais, tu joues au foot dans un vélodrome, toi, maintenant ? me claqua Pascal.
- Ben ouais, y font comment à Marseille à ton avis ?
- T’as le cerveau en pétard, mon pauvre Mihai. Maintenant on fait quoi ?
- On a qu’à aller boire un coup quelque part, y’aura bien un pélo qui nous indiquera.

En face du vélodrome (entre le Jardiland et le Quick, si vous avez bien suivi l’histoire), se trouvait un petit bar-pmu comme on en voit souvent dans les films de Spike Lee.

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Arrivé au comptoir du bar des ploucs (c’est son nom, je l’ai pas inventé), Pascal commanda un petit noir bien serré (rien à voir avec Spike, je précise).
Moi, je décidai, pour bien entamer cette journée bien chargée, de m’adonner à un petit cocktail PORTABLE (Passoa, Orange, Ricard, Tequila, Aneth, Bière, Litchi, Estragon), histoire aussi de bien digérer le cassoulet de ce matin.

D’un coup d’un seul, je sentis une présence mystique dans mon dos. Je me retournus, et je reconnus de suite les deux ex-agents du FBI reconvertis dans la chasse à têtes.

-Richard Bullit ! Douglas Riper ! m’exclamais-je avec une exclamation exclamative de circonstance. Vous ici ?

Ils étaient accompagnés par deux hurluberlus, mal rasés, les cheveux en friche, et un regard qui laissait à penser qu’ils avaient passé les vingt dernières années dans le trou de balle d’un alchimiste (toute ressemblance avec une personne connue ne serait que fortuite).

- Laissez moi vous introduire, dit l’un des Dupond (celui avec un T)
- Et je peux savoir ce que vous allez m’introduire, petite canaille ? Tout cela me paraît bien alléchant !, répondis-je, toute enjouée.
- Hein ?... Ah je vois ! Où en étais-je ? poursuivit-il, troublé. Ah oui, Messieurs, je vous présente Mihai Filipescu, le nouveau patron sportif de l’AS Cannes. Accompagné de sa charmante épouse, semble-t-il.
- Pascal est mon ami, confident, homme de main, de ménage, de joie, de peine, de cuite, de crue, de cul, de succès, d’échecs, de dames, d’hommes lui répondis-je aussi sec. Pas une lopette comme vous le sous-entendez, les deux troufions.

-Allons, allons, ce n’était qu’une petite boutade mes amis, tenta-t-il de me rassurer. Voici donc deux de vos nouveaux préparateurs, très axés préparation tactique. Franck Jones, d’origine galloise (j’y peux rien si tous les gallois s’appellent Jones), a collaboré avec l’équipe nationale de Sloubi.
Et Erwan de La Rabine, breton de son état, grand maître tacticien de la confédération des mangeurs de hot-dog vannetaise.
- Enchanté Messieurs. J’espère que notre collaboration portera ses fruits comme le cerisier porte ses cerises (Quel poète je suis ce matin).
- Vous allez voir, avec Erwan, on va vous mettre au point des tactiques aux petits poivrons, renchérit Sloubi-Wan.
- Ah ouais, avec nous ça va pas rigoler longtemps dans les tanières, rajouta son partenaire.

- Monsieur Jones, petit test tactique, pour valider votre expertise. Pensez-vous que le 4-4-2 soit l’arme la plus efficace ? l’interrogeais-je
- Le caca d’œufs ? Ca m’étonnerait que ce soit bien efficace contre une grosse équipe bien organisée . Nous, avec Erwan, on a plus malin : La tactique de la disparition.
- A moins que ce soit de la dispersion, je sais plus… ajouta le breton.
- Ouais, de toute façon, on s’en fout du nom, c’est l’attention qui compte.
- L’intention vous voulez dire ? suggérais-je
- Ouais si vous voulez. On va vous expliquer…
- On remet ça plus tard si vous le permettez, coupai-je. Mes chers Riper et Bullit, pouvez-vous nous conduire jusqu’au centre d’entraînement ? Je ne voudrais pas faire patienter davantage notre cher Président.
- Oui bien entendu, mais on est à pieds. On peut peut-être tous grimper dans la Fuego ? demanda Riper, enthousiaste à l’idée de caresser la moquette de la voiture.
-Ca va être coton, mais allons-y, nous n’avons plus une minute à perdre.

Et nous partumes, … partames, … euh, enfin, nous nous en allâmes tous ensemble.

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Message par Gigi Meroni Ven 27 Mar 2009 - 14:44

Livre I, épisode 3 - Flatuosités chez les jouvencelles

(C’est assez exquis, pour ne pas dire divin. A tester de toute première urgence, tous les soirs au cabaret des rosières, 9, rue de l’alambic rouillé, 76600 Le Havre. (Tana y a ses entrées, il vous guidera) Pour la Belgique, n’oubliez pas le +33, sinon, ben … ça marche pas)

Centre d’entraînement Pablo Escobar, Cannes, 26 juin 2006, 11h43,
-5° au soleil, eh oui ça se réchauffe.


Comme prévu, le trajet entre le bar des ploucs et le centre d’entraînement fut des plus épiques (et pic et colégramme, comme dirait l’autre).

Riper et Bullit connaissant la ville comme je connais la poche droite de Michèle Morgan, il nous fallut un peu plus de deux heures pour faire les 400m (à vue d’œil et à vol de poule) qui séparaient les deux endroits.
L’entrée du centre était somptueuse, vestige d’un passé glorieux, que je m’en allais faire renaître.

Nous fûmes (ou vapeur, c'est selon) accueillis par le Président Gerber (bon allez, ça va maintenant, c’est même plus drôle).

- Eh bien mes amis, quelle ponctualité ! Mais c’est pas bien grave, vous arrivez juste à l’heure de la camomille.
- Je n’ai toujours pas replongé depuis notre dernière entrevue, Monseigneur, glissais-je.
- Je vois que vous avez déjà fait la connaissance de deux de vos assistants. Je vous propose de vous présenter les autres autour d’un verre au bar du centre, nous l’avons baptisé Bar Madar en l’honneur d’un de nos plus prestigieux joueurs du passé.
- Si les autres sont du même calibre que les deux artistes, je peux vous assurer du bon fonctionnement du club, fis-je
- Suivez-moi, vous n’êtes pas au bout de vos surprises…

Nous pénétrâmes (oui, ça c’est juste) à l’intérieur, par le petit vestibule menant au monte-charge qui faisait guise d’ascenseur. Au 36ème étage, nous entrâmes dans une petite pièce coquette. Deux hommes et un coussin étaient assis à une table, débattant de la condition humaine de Proust.




Le président Gerber les interromput. (ou alors le président interrompu gerba, je ne sais plus trop).

- Messieurs, une nouvelle ère commence aujourd’hui pour le club. C’est ici et maintenant que nous allons sceller le pacte nous liant pour l’éternité.
Je vais vous demander de vous présenter un par un à Monsieur Filipescu, votre nouveau supérieur hiérarchique.

- Bonjour, je m’appelle Aldo Fanculatore, 35 ans, célibataire, fit le premier. J’aime les femmes, toutes les femmes ma che cé n’est pas réciproque.
- Moi, c’est Joël Grobucheron, 29 ans, toutes mes dents sauf l’incisive avant gauche, enchaîna le tatoué, sosie de Jean Gabin.
- Bien, Messieurs, vous me voyez enchanté. Je suis donc Mihai Filipescu et voici mon bras gauche, Pascal Brunner.
- Ah oui ! Le type de la TV !, s’écrièrent-ils tous deux.
- Mon Dieu, je sens que je vais m’amuser avec ces deux-là. Bon, trêve de plaisanterie, je vous demanderai de m’obéir au doigt et au nez, capito ?
-Compris Monsieur, répondirent t’ils en chœur … ou écoeurés …
-Gaaaaaarde à vous ! les testai-je

Tout le monde exécuta mon ordre. Je jubilais intérieurement d’avoir tant d’autorité sur ces pauvres garçons, lorsque, soudain, la porte-fenêtre de la baie vitrée (à ne pas confondre avec l’abbé Pierre) donnant sur la cour intérieure explosa en un fracas, comment dirais-je, … fracassant, oui c’est ça, fracassant…

-POLICE MUNICIPALE MARITIME DES DOUANES DE LA FRONTIERE DU SUD ! Plus un geste, mains à l’air, gueules en terre, ventre en l’air !

Nous nous exécutâmes tous, pris de panique. (Je précise que cette dernière expression ne signifie pas que nous nous sommes tous aussitôt petit-suicider, ce qui aurait gravement compris la suite de l’histoire). Seul le gros bûcheron resta de marbre.

- Joel Grobucheron, je vous arrête pour trafic de ChupaChups, de boites de thon Petit Navire et de Knacky Balls. Vous avez le droit de fermer votre gueule et tout ce qui s’en suit.

L’assemblée resta figée de stupéfaction. (Tout comme Fridobec, son fournisseur préféré se faisant pincer comme un bleu, mais bon … euh .. je m’égare, St-Lazare)

Le président Gerber s’approcha du truand alors que les volailles lui enfilaient des menottes à froufrous aux poignets.

- Comme ça, vous m’avez trahi, comme ça… Parisien du nord ! Vous me le paierez. RIPER ! BULLIT !, je veux que vous le surveilliez jour et nuit, nuit et jour et dès que vous en avez l’occasion, je veux qu’il rejoigne Derrick à la flotte, hurla t’il rouge de colère comme un hareng qui aurait passé trop de temps à faire bronzette.
- Ca laisse quand même l’aube et le crépuscule sans surveillance, votre prohiminence, fit remarquer Riper, toujours aussi con.
- Sortez ! hors de ma vue, mécréants !, conclut le boss.

Quant à moi, j’étais tranquille, j’étais peinard, accoudé au comptoir, le type s’est approché du bar, a commandé un café noir, pis y m’a tapé sur l’épaule, puis y m’a regardé d’un air drôle : « T’as un blouson, mecton, l’est pas bidon ».

Un des deux flics qui venait d’appréhender le chenapan se croyait dans « Sur la route de Madison », genre total Far West, si vous voyez ce que je veux dire.

Je lui ai dit : « Laisse béton ». Il m’a pas filé de beigne, ni de torgnole, ni de mandale, il est juste reparti en chialant comme une marmaille à qui on aurait sucré son casse-dalle.

- Monsieur Filipescu, veuillez m’excuser pour cet incident fâcheux. J’espère que cela ne remettra pas en cause notre collaboration, me glissa le Président, en me léchant les charentaises que j’avais sorties exprès pour l’occasion.

- Ne vous inquiétez pas, ça fait partie du folklore, concentrons-nous plutôt sur le terrain, si vous le permettez, le rassurai-je.

- Vous avez parfaitement raison. Je trouverai rapidement un remplaçant à cette petite fripouille. Je vous propose de rencontrer l’ensemble des joueurs demain matin, 05h30, à la salle de conférence, cela vous convient-il ?

- Parfaitement. L’avenir appartient à la France qui se lève tôt (et aussi à ceux qui ont le veto, comme dirait l’autre).

- Je vous souhaite une agréable fin de journée Monsieur Filipescu, me courbetta t’il sans aucun doute (alors celle-là, elle va chercher loin).

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Message par Gigi Meroni Ven 27 Mar 2009 - 14:45

Livre I, épisode 4 - Les chicots de la mère Claque

(Et vous risquez de vous retrouver avec les mêmes si vous ne lisez pas attentivement ce qui va suivre. Et surtout si vous ne rigolez pas au moins une fois toutes les deux lignes. Cependant, c’est agréable pour la chibouque, nous a précisé N.E.R.D)

Salle de conférence Philippe Geluck, Cannes, 27 juin 2006, 05h29,
-26°, la chaudière est en panne


J’étais comme un con devant la double-porte de la salle de conférence. Il faisait plus froid à l’intérieur qu’à ciel ouvert.
Moi qui avais pensé trouver un peu de réconfort en demandant à Simone, la concierge (et accessoirement maîtresse du président) de m’ouvrir les portes du Pablo Escobar.
Ils me faisaient poireauter, pour le premier jour de boulot, j’allais leur montrer de quel bois je me chauffais (perso, j’ai une petite préférence pour le chêne du Nigéria, mais bon). En plus, quand je pense que pendant ce temps là à Bamako, c’est le jour des mariages …
Comme je voyais personne à l’horizon, je me disais que le président Gerber avait du se planter dans les consignes et qu’ils allaient se pointer à 17h30, ces feignasses.
J’hésitais à proposer à Simone une petite levée vers le quatrième ciel (histoire d’y aller crescendo), mais en voyant son quintal et demi et son paté-croûte se faire la malle dans son décolleté, mon ardeur penissiaire en pris un petit coup au moral.

Annonce : Afin de pouvoir maintenir la grande qualité de cette story (ben, oui quoi !), nous sommes malheureusement obligés de faire appel à des partenaires extérieurs (l’appel aux dons sur le forum ne récoltant généralement pas tripette, bande d’ingrats). Les supermarchés « Omar Sharif » nous ont donc généreusement sponsorisés à hauteur de 20 millions d’euros afin de poursuivre cette petite aventure.

J’ai attendu comme ça encore deux plombes (et ouais le boulot, c’est le boulot), à méditer dans une méditation méditante et transcendantale, la concierge étant trop occupée à concierger.

Vers 7h42, ce qui me restait de cerveau se mit à réfléchir. C’eut été con de se barrer comme ça, sans rien, la queue entre les gambettes.
Je décidai donc de me lancer dans l’entreprenage de la Simone.
Pendant trois minutes, montre en main, je lui fis la totale à la petite bergère : Le retourné dans la lunette, les chutes du Niagara, l’éruption de l’Etna, la tour de Pise se redresse, la brouette congolaise, l’abricotier en fleurs, le plongeur de Merrimack, la sucette à Dany, le dessalage des morues, et j’en passe des vertes et des pas mûres. Vous raconter ça dans le détail relèverait de l’incongruité.

Alors que j’en étais exactement au moment de la déhanchoïade, on frappa à la petite fenêtre de la chambre de boniche, qui avait été aménagée juste à côté de la salle de conférence.



Gerber !!! Je ne l’attendais plus celui-là. Et toute une file à la queue leu-leu derrière lui (la queue restait leu-leu derrière lui, allez pas vous imaginer…). On aurait dit qu’ils avaient tous pris un ticket pour valdinguer avec l’éléphante.

- Et bien, Filipescu, on perds pas son temps, susurra le président à travers la fenêtre de la conciergerie.
- Euh ! Excusez-moi votre suzerainité, mais … mais Madame Simone avait les miches en cryogénie (et ses miches criait au génie aussi), balbutiais-je, tout en me resapant.
- Je vous en prie, j’aurais agi avec la même élégance, mon enfant. Par contre, pourriez-vous me dire où vous étiez donc hier soir ? ajouta t’il. Nous vous avons attendu toute la nuit.
- Je vous demande pardon ?
- J’ai essayé de vous appeler toute la nuit pour que vous nous rejoigniez. Juste après votre départ, nous sommes partis au Line Renaud Havana’s Club avec l’équipe. (Line Renaud et les cigares, tout un programme). Ils s’étaient si bien entraînés les petits, qu’ils méritaient bien une récompense. J’avais pensé aux images Panzani, et puis Jones a proposé une petite virée locale.
- Je n’ai pas de téléphone, monsieur le président, vous avez du vous mépriser.
- Saperlipopette ! J’ai dû vous confondre avec Ursula, une petite donzelle que j’avais rencontré l’autre soir sur le boulevard.
- Vous m’en voyez confus. Mais n’avions nous pas rendez-vous ce matin pour la présentation de l’effectif ?
- Nous aurions pu faire ça autour d’une camomille cette nuit, c’eut été plus convivial, me répondit-il.
- Mmmmh ! Une camomille avec un petit nuage de lait de chèvre, y’a pas à dire, ça déchire, ajouta Jones le gallois.
- Et un bout de graillon pour la faire passer… rêva son compère breton.
- Plus convivial, certes, mais en mon absence, l’intérêt en est tout relatif, repris-je.
- Et votre caniche, il ne vous accompagne plus ?, me coupa le grand manitou.
- Brunner ? Il s’est absenté pour le business quelques jours. Je crois qu’il veut saisir la place vacante dans les Knacky Balls. Mais, trêve de bavardise, vous savez que nous avons une saison à préparer si vous voulez pas être la risée de toute la vallée ? insistais-je
- Quoi ? Le foot ? Mais c’est secondaire mon pauvre ami. On est là pour prendre du bon temps, vous ne croyez pas ?

Sa dernière réplique me fit sortir de mes gonds comme un David Banner verdissant sous l’effet de pesticides.

- 2492 pompes pour tout le monde, à une main et sans les pieds ! Exécution ! hurlais-je de rage.

Les joueurs, affolés, se mirent à se regarder mutuellement comme deux miroirs qui se rencontrent pour la première fois.

- J’ai dit : Exécution ! re-hurlais-je encore une nouvelle fois sans me répéter à nouveau.

Les joueurs et le staff s’allongèrent tous et commencèrent leur va et vient langoureux avec le sol.

- J’ai dit : Tout le monde ! Président inclus !


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Message par Gigi Meroni Ven 27 Mar 2009 - 14:45

Livre I, épisode 5 - Remballez les Voltaire !

(Ou les Baudelaire, les Montesquieu, enfin, c’est vous qui voyez. Le tout, c’est que ça traîne plus dans nos pattes d’ici dimanche dernier. Et faites ça proprement, hein, bandes de petits cochons)


Terrain d’entraînement Stanley Kubrick, Cannes, 01 juillet 2006, 08h54,
6°, n’oubliez pas votre petite laine


J’arrivai en avance, c’est une habitude chez moi, pour le premier entraînement officiel sous mes ordres (et désordres). J’osais à peine espérer que mes bambins ne me referaient pas le même coup que la dernière fois.
J’avais choisi le terrain Stanley Kubrick, plus exigu mais en meilleur état que le Jean-Pierre Mader qui le juxtaposait.
Aldo Fanculatore, l’ancien physicien du Milan AC, était déjà là, short en toile, bas résilles (rien à voir avec l’ancien joueur italien), chemise à carreaux et petits mocassins beiges foncés.

Il m’accueillit les bras ballants :
- Buongiorno, signor Filipescu. Comment allez-vous? Moi je tiens une forme olympique à en faire frémir Marie-José Perec, me dit-il avec son accent de pouilleux (je précise qu’il vient des Pouilles).
- Je m’en fous de votre état de santé, lui répondis-je froidement. Je veux que les joueurs puissent aligner deux tours de terrain sans cracher leurs tripes avant le début de la tournée mondiale interplanétaire de la galaxie d’avant saison. Et ça, c’est votre job, pigé ?

J’avais en effet concocté un programme de matchs amicaux pour tenter de souder le peu de liens qu’il y avait entre les joueurs. On devait successivement se déplacer en Hongrie, au Tadjikistan et en Bolivie. Et pour finir, un petit match de gala au profit de l’association caritative «Les Amis de Real Nounours», association à but lucratif, créée pour faire prendre un peu de volume aux enveloppes cachées dans le casier du vestiaire des arbitres au Vélodrome.
Ce match se jouerait contre les anciennes gloires de l’OM : Bakayoko, Gimenez, Ba, Fiorèse, et autres magiciens du ballon rond…

Annonce : Hobo, grand fan de la story s’il en est, a eu vent de nos déboires financiers. Il a donc fait jouer ses relations à Manchester United, afin qu’ils nous sponsorisent à leur tour. Dans leur grande générosité, ils nous ont donc offert 4.50 pounds pour que vive la story. Merci à eux.

Les joueurs arrivaient petit à petit, bientôt suivis par l’ensemble de mon staff.
Erwan de La Rabine, le breton qui bouffe un sanglier au petit déjeuner, accompagné par son jumeau intellectuel, Franck Jones, le gallois adepte des jeux à la con.
Et enfin les deux ex-agents du FBI, Riper et Bullit, que j’avais également conviés en observateurs. (Fallait bien qu’on les case quelque part, on allait pas les faire mourir dès l’épisode 5, quand même !)

Manquaient à l’appel Pascal Brunner, ma couille droite, hospitalisé pour indigestion de Knacky Balls (Heureusement qu’il a pas ouvert un troquet celui-là, il pisserait de l’absinthe) et le président Gerber, qui avait pris quelques jours de repos à Tourcoing, pour se remettre de ses émotions et surtout pour profiter du soleil et des températures extrêmes.
La séance se déroula dans l’alternance de joie et de peine, d’allégresse et de contrition (marquez bien les temps, rythme cardiaque normal, c’est le premier dansodrame mimé, dansons la Bostella).




Nous commençâmes par une séance de 20 fois 100 mètres. Celui qui mettait plus de onze secondes recevaient cinquante coups de trique. (Ce qui me permit d’occuper Riper et Bullit un bon bout de temps).
Le vieux Carteron, du haut de ses 35 ans, reçut 1256 coups (il demanda même un bonus tellement il aimait ça, le masochiste)
Le meilleur temps fut 8 secondes 52, une assez bonne performance étant donné le vent qui soufflait dans le ventre à 32 mètres par seconde.

S’ensuivit, pour l’endurance, un petit allez-retour Cannes-Montpellier en courant, et avec interdiction de faire du stop sur l’autoroute pour gagner du temps. Mes larbins les suivaient à moto pour dérouiller ceux qui passaient en dessous des 20km/h.

La journée se termina par une petite conférence du Professeur Bernard Menez, docteur en chirurgie plastique des cartilages oléagineux de la cheville gauche, diplômé de l’ENA (Ecole des naturistes anarchistes, pour les nains cultes), ancien collègue de promotion de JohnLeSorcier.
Il nous expliqua en long, en large et en diagonale pourquoi la masturbation était l’ennemie du footballeur. (Ce qui reste à prouver, selon les fans de Monaco, qui en connaissent un rayon sur le sujet).

- C’était une belle journée, coach, vivement demain ! Avec un régime pareil, si je plante pas 94 buts dans la saison, je comprendrais pas, me dit, extasié, Mickael Poté, notre jeune buteur maison. (Heureusement qu’il court vite, celui-là, sinon il aurait été lent Poté).

- T’inquiètes pas mon petit, c’est que le début. Et je vous fixerai bientôt des objectifs individuels, lui rétorquai-je.

Je rentrai chez moi avec le sentiment du devoir accompli. Alors le geste grave, alors le regard fier, je ramenai mon batave jusqu’en pleine lumière.


« C'est la danse des Cannois qui en sortant de la mare se secouent le bas des reins
et font coin-coin. »
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Message par Gigi Meroni Ven 27 Mar 2009 - 14:46

Livre I, épisode 6 - Du rififi chez les bidasses.

(Ca ne nous étonnerait pas qu’il y ait du Tophe là dessous. On nous a dit qu’il aimait bien rififier, enfin je dis ça, je dis rien, c’est juste dans les archives du ministère de la défense)


Camping Gustav Sebes, Pecs, 11 juillet 2006, 22h42,
6°, on n’est pas dépaysés


Nous avions fait le voyage en solex, le président Gerber ne voulant évidemment pas nous offrir des tickets de bus, et encore moins des billets d’avion.

Le voyage dura 6 jours et 3 nuits. Et le 7ème jour, nous nous reposâmes.

Le 8ème jour, nous disputions le premier match amical de cette grande tournée marketing contre la magnifique et grande équipe du Pecsi Mecsek FC.

Le match se déroula dans une ambiance digne des plus grandes heures de la Ligue des Champions, les supporteurs hongrois étant venus en masse soutenir notre équipe … ou bien la leur, je ne me rappelle plus.

L’accord passé avec les dirigeants hongrois nous permit de récupérer 20% des bénéfices liés à la billetterie. Une grosse somme, eu égard aux 21 entrées payantes enregistrées. Cannes à Pecs fût une affaire des plus rentables. (Tout le monde l’a comprise celle-là, on peut passer à la suite ?).

Le match ? Ce fut très serré. On avait perdu sur deux tie-breaks : 6/7 6/7. On avait eu beaucoup d’occasions de prendre le large, mais on avait surtout flanché au service. En plus, la terre battue, ce n’était pas vraiment notre surface. On jouait bien mieux sur greenset ou sur taraflex.

Heureusement, à la fin du match, nos hôtes magyars nous avaient conviés à un apéro géant au club house Jacek Bak (considéré comme un des plus grands joueurs hongrois de tous les temps). On s’étaient tous mis une charge à l’ouzo, la spécialité locale, profitant de l’absence du Président pour faire l’impasse sur la camomille.

Vers 23h06, nous rentrâmes tous ensemble au camping en chantant « un kilomètre à pieds, ça use les souliers, deux kilomètres à pattes, ça use les savates, trois kilomètres à cheval, ça use les … ben, euh, sandales ? »
Les joueurs filèrent directement sous les duvets. Quant à moi, j’en profitai pour aller marcher un moment sur la plage et faire le point avec moi-même sur mon identité perdue et sur mes complexes physico-psycholo-humanitaires, … et accessoirement, pour goûter au folklore local sous la couette.

Riper et Bullit se lancèrent dans une partie de chat-bite tandis que mes assistants se retrouvèrent ensemble dans la tente de La Rabine (rien à voir avec l’attente des vannetais concernant leur équipe) pour faire un premier bilan tant tequenique que taquetique.

- Jé crois qué lé coach, il va dans la mauvaise direction, commença le pizzaiolo.
- C’est clair, il se complique trop la vie, ajouta le Gallois.
- Il faut revenir à des choses simples, poursuivit Erwan.
- Faudrait qu’on mette au point un système, sinon il s’en sortira jamais, proposa Jones.
- Oué, oun système dithyrambique, soumit l’italien dont la culture vocabulariale n’avait d’égal que la poitrine de Gina Lollobrigida.
- C’est pas faux, confirma le Briton.
- D’ailleurs, un système distilambique, c’est courant par chez nous, complèta le Breton (attention à ne pas confondre le Briton et le Breton, mais je vous fais confiance, vous êtes pas nés de la première pluie quand même, … enfin pas tous)




A 4h98 (vers 5h12 pour être plus précis), je rentrai de ma petite déambulation dans la nuit hongroise, en paix avec moi-même et accompagné de Ramona (qui, soit dit en passant, porte bien son prénom).
Je vis des ronflements et j’entendis de la lumière à travers une des tentes du campement. L’odeur de diots secs qui en émanait me fit penser qu’elle devait être la mienne.
J’entrouvris la petite porte cochère de la toile …. et là,quelle ne fut pas ma surprise ! …. Le spectacle était si effarant qu’il m’en ébouriffait les sourcils.
L’italien s’était assoupi. Les deux autres étaient lancés dans une partie endiablé de grelotine. (vous savez, le jeu avec des haricots ou des lentilles). Ils n’avaient rien sous la main et avaient donc improvisés avec des feuilles de palmier (la Hongrie est le pays des palmiers, c’est bien connu).
J’envoyai valser la ramoneuse (mission accomplie) et interrompit les deux asticots :

- Alors messieurs, on prend du bon temps ?
- Oh coach, vous vous joignez à nous ? me demanda Jones, pas surpris pour un sou de ma présence … après tout, c’était aussi ma tente.
- Vous avez passé la nuit à jouer à vos jeux débiles ?, demandai-je.
- Bien sur que non coach. Avant qu’Aldo s’endorme, on vous a mis au point une tactique sur la base du match d’aujourd’hui, justifia le Gallois.
- Figurez-vous qu’on est parti d’un constat : le football, faut bien défendre et bien attaquer, non ? expliqua Erwan.
- Ben oui, ça me semble évident, répondis-je, dubitatif.
- Alors, on a remarqué que dans votre équipe, vous mettiez quatre joueurs au milieu, continua le Breton.
- Euh … oui, fis-je, interloqué.
- Et le milieu, ça sert à quoi ?
- Ben …
- A rien, si on fait qu’attaquer et défendre. A moins qu’on puisse milieuiser aussi, et alors là, chapeau en bas, on dit plus rien.
- On a donc pensé à enlever le milieu, et répartir les joueurs, enchaîna son collègue.
- Oui, d’accord .. je vois, …
- Attendez, coach, c’est pas fini. Comme ils étaient pas trop nombreux en attaque, on s’est dit qu’on pouvait en rajouter trois devant et un en défense. En plus ça équilibrerait bien l’équipe.

Je senti comme un léger doute m’envahir …
Le stratège Breton poursuivit :
- Mais, et j’insiste bien sur le mais, pourquoi avoir autant de défenseurs, me direz-vous ?
- Je vais rien vous dire du tout, …
- Mais si, Coach, regardez, … On a un gardien qui peut prendre le ballon avec les mains, c’est un avantage déconsidérable ! Rendez-vous compte, on peut donc se permettre de supprimer deux défenseurs et donc de passer à sept attaquants pour trois derrière.
- C’est là que j’interviens, surenchérit Jones. Si on a sept attaquants, ça veut dire qu’on domine le match. Donc, si vous suivez bien notre logique, on peut se permettre encore d’enlever deux défenseurs, vu qu’ils serviront plus à rien.
- Ca nous laisserait un seul défenseur. On pourrait mettre Carteron, vu qu’il vaut pas grand chose, il est trop vieux, interrompit l’autre.
- Maintenant, c’est vous qui voyez, vous êtes le boss. On laisse le vioque derrière au cas où, ou alors on rajoute un attaquant pour faire plus de pression.
- Alors ! Qu’en pensez-vous ?, me demandèrent-ils en me regardant tels deux gamins réclamant un sucre. C’est pas magnifique ça ?

Je restai éberloqué (éberlué et interloqué, je raccourcis pour pas faire trop long) par tant de lucidité de la part de mon staff.

- On fera des essais au prochain match, promis-je. En attendant, préparez-vous, dans quinze minutes on enfourche les solex, direction le Tadjikistan.



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Message par Gigi Meroni Ven 27 Mar 2009 - 14:46

Livre I, épisode 7 – Polochon party !

(Faut bien s’occuper, hein ! On aurait pu faire un trivial pursuit, mais bon, vu notre niveau intellectuel, on est pas sûr qu’on aurait eu grand chose à raconter. Et puis nous, on préfère rester au niveau des lecteurs …)

Grotte Richard Anthony, Dushanbe, 13 juillet 2006, 16h44,
35°, tous en Marcel.


Le voyage jusqu’au Tadjikistan fut des plus rapides. Les joueurs, revigorés par leur premier match de la saison, pédalèrent comme des dingues à 516km/h de moyenne (plus d’essence à mettre dans le réservoir, économies obligent). Je dus même les freiner par moment, tellement ils étaient motivés. Ca me faisait plaisir de les voir, tous ensemble, soudés, et plein d’entrain. L’objectif de cette avant-saison était pratiquement déjà atteint.
Nous arrivâmes en début d’après midi à Dushanbe, juste dans les temps, le deuxième match amical de cette tournée étant prévu à 14h12 contre le SKA-Pamir Dushanbe et son buteur whirlpool (je voulais mettre vedette, mais ça le faisait moins), j’ai nommé le grand, l’immense Kiyomiddin Ashurmamadov Dos Santos De Souza Nascimento, dit Kyo (Il a inspiré le groupe de rock juvénile du même nom, pour la petite histoire). Ce joueur de 20 ans aux 684 sélections en équipe nationale était convoité par les plus grands clubs de la planète (le PSG et Anderlecht faisaient le forcing pour s’attacher ses services).
Je décidai, pour ce match, de mettre en place le système tactique proposé par mes adjoints après le match à Pecs.
Je choisis donc le 1-0-9, tactique prudente, en laissant Carteron en chien de garde de Kyo. (Je sais, je prends pas trop de risques, mais j’ai le trouillomètre à zéro).

On gagna le match 110-109 après prolongation, grâce à un panier à trois points salvateur de l’ami Poté sur le buzzeur (comme quoi, il n’est pas si lent Poté … Quoi ? Ah, on m’indique dans l’oreillette que ce jeu de mot débile aurait déjà été fait à l’épisode 4, au temps pour moi).

Carteron avait fait son match, il avait bien museler le phénomène tadjik, le limitant à 84 points et 53 rebonds, bien en dessous de ses performances habituelles.
La tactique employée avait donc fait ses preuves, une victoire contre un grand club n’arrivant pas tous les jours.
Je comptais bien la renouveler pour le prochain match en Bolivie.
Nous passâmes la nuit dans un hôtel 5 étoiles de la banlieue de Dushanbe. Une petite grotte avec vue sur la mer des sargasses, aménagée avec soin pour l’occasion.

Nous interrompons cette émission pour un flash publicitaire : Les supermarchés « Patrick Swayze », ont souhaité surenchérir pour avoir l’exclusivité du sponsoring de la story. Nous acceptons donc leur offre de 20 millions et 5 centimes.

Nous fûmes réveillés au son des tamanoirs, très bruyants en période de rute.
Nous allâmes brouter un peu d’herbe pour reprendre des forces avant le grand départ vers l’Amérique du sud.

Pour cet ultime déplacement d’avant saison, j’avais pensé à organiser un triathlon (vu qu’on avait l’océan indien à traverser). Solex jusqu’à la mer, natation avec élastique noué aux pieds (sinon c’est trop facile), et enfin course de sac jusqu’à destination. Après Cannes à Pecs, Cannes à Sucre (eh ouais, on ne se refait pas) allait marqué le point d’orgue de la tournée.

Au dernier moment, je décidai néanmoins de laisser quartier libre à mes troupes pour la journée. Il pouvait donc disposer et profiter des monts et merveilles tadjiks.
N’ayant pas aperçus de DisneyLand dans le coin, ils trouvèrent un autre moyen de se procurer des sensations fortes. Tous choisirent une excursion dans les montagnes, afin de se confronter aux rebelles qui contrôlaient une bonne partie de cette zone.



Pour ma part, je choisis de rester dans la capitale Duchanbe, et me mis en quête d’un bon restaurant de spécialités locales du pays.
Je me baladais dans la rue Shinji Nakano lorsque j’aperçus la façade d’un restaurant. Celui-ci se nommait « Les délices de Kasparov » et y était dessiné à même la vitrine une superbe jeune femme d’origine guadeloupéenne (ou laotienne, la distinction entre les deux étant subtile). En dessous, se trouvait la mention : « Spécialités norvégiennes à la sauce moldave ». Comme mon estomac gargouillait tel celui d’un frêle rugbyman ayant cherché des noises à Bebert, je décidai donc d’y entrer afin de me rassasier.

Je m’assis à l’une des deux tables coquettes que recensait le restaurant. (j’ai choisi celle qui était pas occupée, avoir un haltérophile tadjik sous les fesses ne m’enchantant guère). Je bêla le petit serveur (1m51 au garrot, on va considérer ça comme petit), barbu comme une ibérique en pleine grève épilaptique.
Au menu : saucisses fumées-flageolets de Namibie, pâtes à l’andalouse, et enfin tartiflette mexicaine, sans oublier la carte des vins, de grands crus millésimés importés tout droit d’Islande.

Je choisis les pâtes afin de me reféculenter, mais le serveur ne l’entendit pas de cet orteil.

- Pâtes, pas possible, me dit-il avec son accent de ch’ti népalais. La saison des moussons a été trop caniculaire cette année, les pâtières ont pas beaucoup donné.
- Bon, ben… je vais prendre saucisses alors.
- Saucisses, pas possible, répéta t’il. Ici, au Tadjikistan, il est interdit de manger du poisson le mercredi.
- Ah ben merde, alors…rigolai-je doucement. Et tartiflette, possible ?
- Oui, ça être possible.
- Parfait, et tant que vous y êtes, accompagnez-moi ça d’une bonne bouteille.
- Très bien monsieur, conclut-il.

J’attendis 27 secondes et 3/10ème. (J’ose même pas imaginer la restauration rapide dans ce pays. T’es servi avant de passer la porte).

La tartiflette mexicaine se résumait à une pomme de terre coupée en rondelles. J’apostrophai le patron en pivotant sur moi-même (c’est bon, vous suivez ?) qui m’expliqua qu’il ne faisait pas de fromage dans leur pays, que les lardons étaient toxiques à cause de la pollution dans les forêts, que les champignons ne poussent que vers Tchernobyl et qu’ils font un mètre de haut donc ils ne rentrent pas dans les plats. Quant aux oignons, … le type a juste fait la moue, sans vouloir m’en dire plus.
Le vin était un piqueton 1952, autant dire qu’un verre de vinaigre m’aurait plus titillé les papilles gustatives.

Ce frugal repas terminé, je rejoignis mes troupes au point de rassemblement convenu. Tous étaient là en pleine bourre et labour. Seul le fantasque Poté avait eu un léger problème en se baladant dans les montagnes tadjiks. Il avait malencontreusement posé le pied sur une mine qu’avait laissé traîner les rebelles. Sa jambe droite était arrachée, déchiquetée et broyée.
Le pronostic du kiné n’était guère rassurant. Soit Mickael jouait le prochain match sous infiltrations avec le risque d’aggravation de la blessure, soit il devait se mettre deux semaines au repos complet afin de repartir à 100% (des questions?).

Je réservai mon avis. Et lançai un ultime défi à mon équipe.

- Le premier à Sucre gagne une heure de sommeil en plus la semaine prochaine, hurlai-je.

Ce fut la ruée vers Laure (ne me demandez pas d’où elle sortait celle-là). Quel entrain ils avaient !


« Cannes, Cannes, Cannes, fais-nous voir le ciel
Cannes, Cannes, Cannes, fais-nous du soleil
Cannes, Cannes, Cannes, rends-nous les ballons
Les ballons rouges et ronds de notre enfance »
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Message par Gigi Meroni Ven 27 Mar 2009 - 14:47

Livre I, épisode 8 – Robert, fais péter la poire !

(C’est goûtu, ça a du retour… Mais attention, l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, sauf exceptions bien évidemment, l’alcool a bien été inventé pour permettre aux femmes moches de baiser, non ?)

Hotel El conquistador de la playa, Sucre, 18 juillet 2006, 18h29,
46°, buvez, éliminez.


Encore une transition qui s’était déroulée à merveille. Les joueurs ont joué le jeu du triathlon jusqu’au bout, sans aucune complainte (pas même celle du progrès si chère à feu Boris Vian). L’arrivée en Bolivie était néanmoins un soulagement pour la plupart d’entre eux.
Le match contre l’équipe de Universidad Iberoamericana de Sucre n’avait malheureusement pas pu avoir lieu, l’équipe équatorienne étant en déplacement en Somalie pour un match important qualificatif pour la coupe d’Asie des clubs vice-champions de leur coupe nationale (la CACVCCN pour être plus simpliste).
Nous étions si désemparés de ne pouvoir fignoler notre préparation, que je me mis à reflexionner à comment occuper mes joueurs jusqu’au départ de l’avion prévu le lendemain matin.

Ah oui, j’avais oublié de vous dire : Aldo Fanculatore avait gagné 56 milliards de pesos malgaches en jouant au roublemillions à Tripoli en Macédoine, au cours du transfert vers l‘Uruguay. Il avait décidé de nous offrir le retour en jet privé. J’avais pourtant prévu de finir en pédalo, mais bon, ce ne serait que partie remise.
Afin de trouver une activité ludique à mes compagnons, je décidai d’aller faire un petit tour du côté de l’orifice du tourisme.

En passant la portière de l’orifice, je crus distinguer une silhouette qui m’était familière. Je m’approchai discrètement. J’hésitai quelques secondes, puis je me lançai dans une tapette amicale dans le bas du dos de l’homme qui se dressait devant moi comme un baobab helvétique après une mise en pli..

Gerber ! Lui ici. Moi qui le croyait en vacances sous le soleil du Nord-Pas de Calais !
Ma présence ne le surprit guère.

- Tiens, Filipescu, comment allez-vous, mon ptit ?
- Monsieur le Président, si je puis me permettre, quelle surprise !, m’étonnai-je. Vos vacances nordiques ont été écourtées ?
- Oui, j’ai rencontré une petite brésilienne, prénommée Igor, en prenant l’air dans la forêt à Olhain, m’expliqua t’il. Le coup de foudre, quoi ! Alors elle m’a proposée une petite visite dans sont pays natal, et me voilà donc à Sucre. Elle m’attend dans la limousine dehors, venez, mon ptit, je vais vous la présenter.

Nous sortîmes de l’orifice. Je jetai un rapide coup d’œil autour de moi, pas de limousine en vue, que des vieilles caisses rouillées.

- Là-bas, dans la 404 vert pomme, m’indiqua le président.





La porte s’ouvrit, et apparut Igor telle une apparition apparaissante.
Des talonnettes présidentielles de la république de 50cm, un maquillage d’une vulgarité innommable et surtout une musculature à faire mouiller Mike Tyson.

- Igor, ma chérie, je te présente Mihai Filipescu, tu te souviens, je t’en avais parler, m’introduisit Gerber auprès de sa douce. (Et non pas Gerber m’introduisit sa douce, j’ai des limites)
- Beuaaaarrr ! me répondit calmement la dulcinée présidentielle.
- Beuaaaarrr aussi Mademoiseau. … euh … Votre éminence, vous poursuivez avec nous cette petite tournée d’avant saison ?
- Non mon cher, mais je vous garantis que je serai présent pour le premier match de la saison. Igor va venir s’installer chez moi. Ensuite, nous envisageons de nous marier après son opération. Vous serez bien entendu convié aux festivités… du mariage, hein, pas de l’opération, quoique …

Nous conclûmes notre entrevue par les banalités d’usinage de rigueur.

Je retournai ensuite quémander quelques informations à l’intérieur, mes idées activitaires étant toujours au point mort (enfin, pas tout à fait mort, mais plus bien frais non plus). L’hôtesse d’accueil de l’ambassade du tourisme (à laquelle j’aurais bien mis une petite fessée, soit dit en passant) me conseilla plusieurs activités aussi diverses que diversifiées. Tour de Serbie en poney sicilien, gogo-dancing au bar des manouches, hockey sur glace en plein air, j’en passe et des biens mûres.

J’avais bien évidemment choisi l’activité la plus sportive, on était pas venus jusqu’ici pour faire les boutiques non plus. De plus, je trouvais que les joueurs n’avaient pas encore eu beaucoup l’occasion de se faire grimper le palpitant.

Le match de hockey se déroulait contre des gros bûcherons berbères (rien à voir avec le trafiquant de baballes). Le plus anorexique d’entre eux devait faire dans les quatre inches et demi de haut pour au moins 22 pounds. De forts beaux gabarits, en somme.
On s’était fait mangé tout cru, un peu comme un ouragan qui serait passé sur nous. L’amour avait tout emporté, dévasté nos vies, des vagues en furie qu’on ne pouvait plus arrêter.

Autant vous dire qu’on y avait pas laissé que des dents, mais ça leur faisait une bonne expérimentation avant de se confronter au rugueux championnat de National et ses déplacements chez les bouseux de Clermont, Angers et autres clubs qui croient que le football se limite aux tibias.

Mes joueurs allèrent ensuite se reposer un peu. Je leur avait en effet ordonné d’aller faire un tour à Quito à pieds afin de me ramener un béret vert de Guadalajara (je collectionne les chaussures et les déodorants en spray, c’est pour ça).

Quant à moi, je décidai d’aller faire honneur à la furia cannoise avec la petite Josepha de l’orifice du tourisme sexuel. Fallait bien qu’il y en ait au moins un qui profite des spécialités locales …


« Cannes à lunettes, cette historiette, n’est que sornette »
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Message par Gigi Meroni Ven 27 Mar 2009 - 14:47

Livre I, épisode 9 – Maman ! Maman ! Je mouche blanc !

(Fallait pas nous provoquer. On peut être bourrins comme des canassons en pleine copulation quand on veut. Allez pas vous plaindre, vous l’aurez bien chercher)

Stade François Feldman, Cannes, 28 juillet 2006, 09h52,
21°, tiens, ça se tempère


Nous étions enfin revenus de notre grande tournée mondiale autour de la planète. Il ne nous manquait plus qu’à peaufiner quelques petits réglages, notamment concernant la conservation du ballon (nous avions une date limite de consommation de 3 jours, c’était peu) et la confiance dans le dernier geste (les doigts d’honneur au public à la fin du match). Je faisais confiance à mes assistants pour me régler ces derniers détails. En même temps, on les avait pas beaucoup vu ces derniers jours, fallait bien qu’ils se sortent un peu les doigts de la bague, ces branleurs.

A l’opposé de ces petites chinoiseries, nous étions dans une forme chimique olympienne. Ca tombait bien, il restait à jouer l’ultimate match de préparation contre les anciens cadors de l’OM au profit de l’association « Les amis de Real Nounours ». (Je vais pas vous réexpliquer dans le détail en quoi elle consiste, hein, si vous avez suivi, c’est quelques épisodes plus haut).

Le match se déroulait au stade « François Feldman », le stade de la réserve. On allait pas risquer de faire abîmer notre belle pelouse officielle par les bouchers d’en face. Le public était venu en masse atomique. Mais je les soupçonnais d’être plus venu pour voir les vilains marseillais que pour soutenir notre équipe. Après tout, l’OM était un club rival, fallait pas qu’ils l’oublient ces ingrats supporteurs.

Le président Gerber avait prévenu que cette saison, on se devait de gagner contre Nice, Marseille et Montpellier, quitte à descendre en CFA. Je lui avais expliqué qu’on ne risquerait pas de les rencontrer souvent mais il s’en battait à pleines mains les balloches. J’avais donc organiser ce match de gala afin de satisfaire les désirs érotiques du Président.

On gagna le match 6-1, ce fut la débandade totale chez nos adversaires, alors que nous on avait une gaule à satisfaire Clara Morgane en moins de deux coups. Un doublé de l’ami Poté suivi du premier quadruplé de la longue carrière de l’ancêtre Carteron avaient répondu à l’ouverture du score de Fransceschini (sur une ouverture majestueuse de Malusci)

Nous étions donc fin prêts pour l’ouverture du championnat. Celle-ci s’annonçait assez facile, on recevait Sannois St-Gratien le 05 août. Je dis facile parce que je savais même pas que ça existait ce bled. Donc leur équipe de football, j’avais énormément de mal à imaginer qu’ils puissent réunir un jour onze joueurs sur un terrain.

Je décidai à la fin du match d’aller au cinéma pour voir « Les égorgés de la St-Valentin » afin de me ressourcer les idées au calme.
Quant à mes adjoints, ils avaient prévus de tenir un grand meeting tactique autour d’une pinte au « Bar des traces de pneu », un bar musical très réputé à Cannes. Les plus grands artistes de ce monde s’y étaient produits, de Luis Mariano à Cannibal Corpse en passant par MC Solaar.

Ils étaient tous trois réunis à une table au fond à droite, près des toilettes (je donne des détails, faut bien que vous vous mettiez dans l’ambiance). Aldo Fanculatore pionçait comme un bastiais qui aurait travaillé deux jours consécutifs. Faut dire qu’il était chargé comme un taureau vénézuélien qui se serait fait plaqué par sa gonzesse. Il s’était fait opéré d’une appendicite chronique la semaine précédente et il était si heureux qu’il avait vidé les stocks de gin (et de jeans) de tous les bars de Cannes.




Erwan de La Rabine prit la parole en premier :

- Si j’ai bien compris, le coach, il nous a demandé de travailler sur 2 points : la conservation et le dernier geste.
- Ouais, c’est ça, enchaîna Jones, c’est chaud quand même, heureusement qu’on est des intellectuels.
- Je pense qu’il faut y aller avec méthodologie.
- C’est pas faux, mais moi j’y connais pas trop en biologie.
- Faut se poser les bonnes questions. Déjà pour conserver le ballon, faudrait connaître le matériau de celui-ci.
- Je dirais en mousse, enrobé de peau de bison…

A cet instant précis, la sono du bar se mit à cracher de tout son cœur ce qui peut déjà être considéré comme la chanson du siècle : « Le petit bonhomme en mousse, qui s’élance et rate le plongeoir, c’est comme la chanson douce, que chantait ta maman le soir »

Le breton fut alors frappé d’une illumination illuminatoire.

- Moi je crois pas trop aux coïdences, il semblerait que ce soit bien la mousse…
- Et la mousse, pour la conserver, y’a rien de tel qu’au frigo. Bien protégée par du papier alu, ça tient facile deux semaines.
- On avance bien. Mais un frigo c’est un peu froid quand même. Ca risque de ramollir. Eventuellement, un frigo laissé dehors au soleil, ça permettrait de compenser un peu.
- Ouais, mais en hiver, le ballon va pas être dans de bonnes conditions. Ou alors faudrait une serre bien tempérée.
- Et ça permettrait d’en cultiver un bon paquet, pour tous les matchs. Vu qu’un ballon est mono-utilisation, on pourrait récupérer un bout à la fin de chaque match et faire du repiquage.
- Voilà, c’est ça la solution. Avec ça, si on conserve pas bien les ballons, c’est à rien y comprendre.

- Ok, on est d’accord pour la conservation du ballon. Quid pour la confiance dans le dernier geste, je crois que c’est un problème de confiance, repris Erwan.
- Et de dernier geste aussi, poursuivit son compagnon.
- Il faudrait travailler l’esthetisme parce que l’athlétisme on l’a déjà.
- C’est pas faux.
- On pourrait demander conseil à Surya Bonaly, j’ai vu un reportage à la télé, elle s’y connaît en élégance.
- M’étonnerais qu’elle accepte. On a qu’à prendre un péquenot du coin, et on dit que c’est Bonaly, personne y verra du feu. Tiens, on pourrait prendre le blondinet, là…
- Avec ça on aura confiance dans le dernier geste, car il sera plein de grâce et d’amertume.
- Putain, le coach il va nous donner une promotion avec toutes les bonnes idées qu’on a là.
- On pourrait même prendre en mains une équipe tout seul.
- Ah ouais, j’irais bien entraîner Barcelone, moi…
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Message par Gigi Meroni Ven 27 Mar 2009 - 14:47

Livre I, épisode 10 – Les courtisanes de Lesdiguières

(Y’en a un qui les connaît bien celles-là, hein Ant, petit pervers. Ils paraît qu’elles courtisent si bien que les quais de Grenoble vont être classés au patrimoine mondial de l’UNESCO)

Stade Alexandre-Benoit Berurier, Cannes, 05 août 2006, 19h21,
21°, ça n’a pas bougé


Enfin ! Le premier match officiel de la saison arriva. On recevait à la maison chez nous à domicile l’équipe de Sannois St-Gratien. Je ne connaissais pas trop cette équipe, j’avais simplement eu l’occasion de voir une vidéo d’un de leur matchs amicaux, dans un reportage de l’émission « La vie des animaux parisiens » sur Arte.

Peu avant la rencontre, une réunion entre moi et moi-même avait débouché sur la décision la plus importante de l’histoire du club : Le stade Pierre de Coubertin devint le stade Alexandre-Benoit Bérurier. Ce dernier correspondait mieux aux valeurs véhiculées par le club.

249800 personnes s’était déplacées pour voir le match. (J’ai rajouté deux zéros, ça fait quand même plus classe, et en plus c’est bien à la mode de trafiquer les chiffres). A 320 euros la place, ça devait faire gonfler les recettes du club. Le président Gerber fut très content.

L’arbitre de ce match s’appelait Monsieur Philippe Chat (dit Kitty Cat), il venait de La Rochelle. On lui avait offert le voyage en lui prêtant une 404 Peugeot débridée.
Avant le coup d’envoi, j’étais tendu comme un caleçon. J’avais pourtant pu aligner mon équipe-type, seulement amputées des blessés. (Tous les blessés n’étaient pas amputés, attention).

Le match démarra sur les chapeaux de roue. On ouvrit le score dès la 10ème minute, grâce à une frappe de Tom de Mul de Losilla à l’entrée de la surface sur une passe en retrait de Habibou Traoré, dit Babar en raison de sa troisième jambe qui raclait la pelouse. Celui-là, si on lui greffait une lame de rasoir au bout de la trompe, on ferait de sacrées économies de jardinier.
Le reste de la première période, on ne toucha plus le ballon, ce qui ravit le public qui faisait des ola et des olé.

A la mi-temps du match, alors que je venais de pousser une gueulante à faire trembler un ours polaire exotique en sortie d’hibernation, on frappa à la porte du vestiaire :

- Riper et Bullit ! C’est bien le moment de vous montrer, bande d’incapables, grognai-je. Ca fait cinq jours que je vous cherche !
- Excusez-nous coach, mais nous avons repris du service à la brigade criminelle de Cannes : La brigade du léopard qu’elle est surnommée, celle du commissaire Rudolf Valentino, expliqua Bullit
- Heureux d’en avoir été prévenu. Et que me vaut donc votre présence ici ?
- Votre ami Pascal Brunner est décédé, m’annonça Riper plein de sang tiède.
- Quoi ? Mais comment cela se fesse-t-il ?
- On l’a retrouvé mort assassiné dans sa chambre d’hôpital ce matin, poursuivit Riper.
- Et nous tenons déjà un suspect, précisa Bullit
- Je l’avais pourtant prévenu qu’il prenait de gros risques en s’acoquinant avec la mafia fridobecienne, fis-je, abattu. Mais qui est donc le suspect ?
- VOUS ! hurlèrent-ils en chœur de l’armée verte.
- Moi…Mais comment ça ? Comment pouvez vous m’accuser d’avoir tué mon ami ? Et d’abord, comment est-il mort ?
- Il est mort étouffé par une arme tranchante, expliqua Riper
- Une carabine à plomb de type Remington, année 60 d’après mes premières observations balistiques, précisa son collègue.
- Et comment pouvez-vous penser que c’est moi qui l’ai tué ?
- Nous avons retrouvé vos empreintes génétiques sur les draps du lit, justifia Bullit
- Et ouais, il aurait fallu prendre des précautions. Vous auriez posé vos chaussures à l’entrée de la chambre, on aurait rien remarqué.






J’étais effondré suite à cette retentissante nouvelle. Alors qu’ils allaient m’enchaîner pour me placer en garde à vue, j’entendis retentir la chanson Tata-Yoyo, qui m’apportait une brise d’air frais dans cet instant tragique.
C’était le téléphone de Bullit. Ce dernier conversa quelques instants à l’écart puis revint vers nous en se pinçant les lèvres comme un mille-pattes qui aurait voulu traverser le périph’ à 18h.

- Vous êtes innocenté mon ami ! Je viens d’avoir le légiste au téléphone. Pascal Brunner n’est pas mort !
- Quoi, mais … vous venez de me dire qu’il était décédé, suffoquai-je
- Le légiste l’a ouvert et a sorti tous ses organes pour les étudier. Quand tout à coup, il entendit Brunner pousser un râle.
- S’il était pas mort, il l’est devenu, sans organes, il est pas prêt de faire le marathon de Casablanca.
- Il s’est avéré qu’il s’était étouffé en buvant une tisane aux orties. Le légiste va lui remballer tous ces organes vite fait, il sortira demain midi au plus tard.
- Me voilà rassuré mes amis, concluais-je. Maintenant, si vous le permettez, le match a repris …

La deuxième mi-temps commença comme la première avait fini. On ne toucha toujours pas le ballon. Point positif tout de même: nos adversaires non plus. Ce fut dès lors un match très agréable à suivre, un peu comme si Nantes affrontait Nantes. Bref, on se fit bien chier, en somme.
Jusqu’à cette fameuse 83ème minute. Sur un corner de l’intenable elephant man, Julien Perrin (le fils de Francis, il courait comme son père parlait, c’était pas esthétique pour les footings du matin, mais quelle classe lors des matchs officiels) alla placer une tête avec sa partie frontale sous la barre du pauvre gardien de Sannois. Et 2-0. Le public en folie se déchaîna (enfin du moins ceux qui n’étaient pas encore partis, soit une dizaine de personnes).

A la fin du match, j’étais vraiment fier de mon équipe. Le Président Gerber, qui s’était marié avec sa brésilienne le matin même, offrit une tournée générale de camomille à toute l’équipe.

Je m’éclipsai discrètement au bout de 15 minutes de festivités. Après tout, on avait les prochains matchs à préparer. Le 9 août, on se déplaçait à Paris pour y affronter le Paris FC (j’aurais préféré que ce soit le PSG, mais bon on faisait avec ce qu’on avait) et 3 jours plus tard, nous recevions les rugueux clermontois à Bérurier.


« Du rhum à Cannes et d'la bière nom de dieu
Un accordéon pour valser tant qu'on veut
Du rhum à Cannes c'est ça qui rend heureux
Le diable nous emporte on n'a rien trouvé de mieux »
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Message par Gigi Meroni Ven 27 Mar 2009 - 14:48

Livre I, épisode 11 – La moumoute du rouquemoute

(Ca sent un peu fort, mais on s’y habitue. Et puis il faut dire que ça donne quand même un certain prestige que plusieurs d’entre vous auraient toutes les raisons d’envier)

Hôtel de la Pie Sotière, Paris, 09 août 2006, 18h43,
36°, coquillages et crustacés


Après notre magnifique victoire au Berurier pour l’ouverture du championnat, nous nous rendions à Paris pour y affronter le Paris FC. Décidément, on vivait à l’heure parisienne pour ce début de saison.

J’avais chargé mon adjoint Aldo Fanculatore de s’occuper de l’intendance de ce premier déplacement. Je l’avais mis en relation avec une connaissance locale, le bien-nommé Mata, afin de nous mettre dans les meilleures conditions.

Ce dernier nous dénicha un petit hôtel cossu, à l’abri des regards et de toute la pression médiatique qui s’abattait sur nous. En plus, le nom de l’hôtel me rappela moult souvenirs de jeunesse. Nous étions donc sereins dans nos petites têtes, et en plus nous étions affûtés comme des tortues faisant une course avec des lièvres ayant concocté la grippe aviaire.

A l’arrivée au stade, nous fûmes (ou vapeur, c’est selon) surpris par l’ambiance surréaliste qui y régnait. A peine plus de 1000 personnes étaient présentes ce qui nous changea drôlement des soirs de match au Berurier. Une banderole géante avait été dressée par Jones et De La Rabine, qui avaient pris place dans les tribunes, le banc de touche du stade Déjerine ne pouvant contenir plus de trois personnes en même temps. Ils avaient inscrit « Poté, Président », afin de motiver le fantasque Michael, qui n’avait toujours pas trouvé le chemin des filets après un match, ce qui commençait à nous inquiéter grave.

Le match ? Ben, si ça vous intéresse vraiment, on s’était encore emmerdé comme des souris mortes. Cependant, le travail de pré-saison sur la conservation du ballon porta ses fruits. On avait eu trois fois le ballon dans le match et à chaque fois on avait su le garder au chaud. On avait même réussi à tirer une fois au but, mais le pauvre Poté n’avait pas pu se mettre sur son bon pied, et avait été obligé de frapper avec sa jambe en bois, héritée de notre voyage au Tadjikistan.

Finalement, le match se clôtura par un vrai 0-0 comme on en voit souvent dans les films de gangster togolais. L’arbitre n’ayant pas siffler assez fort la fin du match, je restai endormi pendant trente minutes, personne n’osant me réveiller.

Le soir, à l’hôtel, j’eus une franche discussion avec mon adjoint italien, les deux autres ayant eu subitement l’envie d’aller tirer un coup avec les 10 euros d’argent de poche que je leur avais donnés.

- Bon Aldo, petit bilan du match ?
- Bien bien. Moi j’aime bien ce genre de match indécis jusqu’au bout.
- Ouais, en même temps, c’était indécis pour savoir qui allait pleurer en premier.
- Je m’en fous, je suis content, j’ai pu visiter Paris hier.
- Fine analyse du match. Faut vraiment que je me démerde tout seul. J’ai déjà l’équipe à gérer et en plus faut que je fasse du baby-sitting avec mes adjoints.
- Faut pas vous énerver, coach. On fait ce qu’on peut. Quand j’étais à Milan, j’étais quand même conseiller spécial de Berlusconi, c’est quand même pas rien.
- Je m’en vibromasse de ta carrière, j’attends des actes, capito ?
- Capito chef, je vais essayer de faire mieux, ne vous inquiétez pas, le prochain match contre Clermont, je le sens bien…
- C’est bien ce qui me fait peur…





En effet, trois jours plus tard (le 12 août si vous suivez bien), nous recevions Clermont au Berurier, pour ce qui s’annonçait comme le choc du championnat.

Alors que l’ambiance dans les tribunes était chaude bouillante (rien à voir avec le congelage parisien), j’espérai vivement qu’on arrive à se bouger un peu pour se créer au moins quatre occasions dans le match.

Le coach Clermontois, sur les conseils avisés de Bebert, décida de titulariser Aurélien Rougerie sur l’aile droite. J’avais pas peur, mais avec les blessés, je fus obligé de titulariser Jeremy Gazeau, un minot sur le flanc gauche de ma défense. La seul chose qu’il savait faire, celui-là, c’était les touches, élément-clé s’il en est du football moderne. Je lui avais donné pour consigne de ne pas tacler en dessous des hanches. En outre, s’il se faisait expulser, il verrait son salaire sucré pendant trois mois. Un management tout en finesse pour essayer de gagner la bataille tactique. Finalement, on ne le vit pas du match … tout comme le reste de l’équipe, d’ailleurs.

On perdit 0-1 sur un penalty controversé dès le début de la rencontre, un de mes défenseurs s’étant cru au sommet d’une piste de bobsleigh, il avait poussé l’attaquant adverse qui avait fini dans la tribune de presse. Je fus outré par la décision arbitrale, comme si on avait plus le droit de se faire respecter dans sa propre surface.

A la fin du match, j’organisai une réunion expresse avec mes adjoints pour tirer les leçons de la rencontre et prendre les mesures d’urgence qui s’imposaient.

- Putain, l’arbitre, il nous a volé, commença Jones.
- Faut lui faire la peau, poursuivit De La Rabine, révolté comme un bounty.
- Je peux peut-être vous aider, proposa Fanculatore.
- Et comment ? askai-je plein de curiosité.
- J’ai eu l’occasion de collaborer avec Luciano Moggi quand j’étais encore en Italie.
- Poursuivez…
- Il savait y faire avec les arbitres. Un truc qui marchait assez bien, c’était de l’enfermer à poil dans le vestiaire.
- La porte du vestiaire des arbitres ne ferme plus à clé depuis 1972, controversai-je
- On le fout à poil, on lui accroche une casserole au cul et on l’oblige à faire le tour de Cannes à vélo, soumit Jones, enchanté comme devant son premier Playmobil.
- Ah ouais, ça lui apprendra à pas nous respecter, ajouta son compagnon.
- Sinon, on a qu’à lui mettre une balle dans la tête et le pendre à l’entrée du stade. Les prochains arbitres seraient prévenus comme ça. Et un homme averti en vaut 9, enchaîna l’italien.
- Ola, vous vous emballez un peu les gars. On s’est fait baisé, faut juste retenir les leçons pour l’avenir.
- Et vous proposez quoi, coach ?, demanda Aldo, déçu que ses propositions n’ait pas été retenues.
- On fera une quête avant les matchs. Si tout le monde y met du sien, alors on aura suffisamment pour convaincre les arbitres, proposai-je.
- On commence pour le prochain match à Vannes ? demandèrent-ils tous en trèfle.
- Non, à Vannes, ce sera pas la peine, répondis-je. On va gagner facilement, il faut plutôt économiser pour les matchs contre les grosses équipes.
- En plus, à Vannes, je connais le jardinier, expliqua De La Rabine. On était co-locataire quand on était étudiant en art de la table. Il s’appelle Michael Bombattak, il pourra nous aider pour mettre des pièges à loup sur la pelouse.
- On verra ça en temps voulu, ok ? Pour le moment, concentrons-nous sur l’entraînement. On coache des bourricots, faut que ça change.


« Qui ne saute pas n’est pas cannois ! »
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Message par Gigi Meroni Ven 27 Mar 2009 - 14:48

Livre I, épisode 12 – Facile comme la tarte !

(Le premier qui trouve où j’ai pioché cette expression gagne deux places à Walibi en first class. Si c’est pas du cadeau, ça, je sais pas ce qu’il vous faut)

Stade de la Rabine, Vannes, 16 août 2006, 17h58,
1°, vive les Bretons


C’était la pleine guerre des tranchées aux abords du stade de la Rabine. Le gang des hot dogs était en plein conflit avec la mafia du kebab pour s’approprier le territoire. Une mini-trève avait été cependant observée en raison du bon comportement de leur équipe en championnat. En effet Vannes, à la surprise générale du chef, était troisième au classement avant de nous recevoir. Quant à nous, on végétait à une honorable neuvième place, conforme aux objectifs fixés par le Président.

Annonce importante : Une multinationale américaine ayant découvert récemment cette story, souhaite nous co-produire en nous offrant des chamallows. Pour les remercier, nous vous présentons une de leurs oeuvres.

Juste avant le match, alors que je me préparais mentalement à l’écart dans le vestiaire en écoutant, walkman aux oreilles, le dernier chef-d’oeuvre d’Hélène Ségara, Erwan de La Rabine s’approcha discrètement de moi :

- Vous savez, coach, je suis fier de revenir ici !
- Hein, quoi … ah, oui, … ça doit être émouvant pour vous de remettre les pieds à Vannes. Mais au fait, comment se fait-il que vous vous soyez retrouvé à Cannes. Vos talents de préparateur aurait pu vous permettre d’avoir votre place ici…
- C’est une histoire bizarre vous savez. J’étais en vacances du coté de Nancy chez mes amis Bouducon. Au moment de rentrer chez moi, à la gare, je me suis planté de train, j’ai pris celui de Cannes au lieu de celui de Vannes. Et comme j’étais bourré comme un coing, je me suis réveillé sur la Croisée.
- La Croisette, Erwan, la Croisette…
- Ouais, enfin, bref… C’était tard le soir, je savais pas où aller, je suis allé boire un café pour me réchauffer les intestins. Je suis tombé sur Gerber et Jones qui finalisait leur contrat. Gerber cherchait un autre gars, j’ai dit bongo ! et j’ai tout plaqué.
- Et vous faisiez quoi à Vannes avant tout ça ? demandai-je, étonnement curieux
- J’avais ouvert une plantation de fruits exotiques, genre papaye, goyave…
- Et ça marchait ce genre de business ?
- A vrai dire, pas trop, j’avais pas réussi à avoir un seul fruit en trois ans. Heureusement, je connaissais un comptable qui trafiquait les chiffres, je faisais quand même 1 million d’euros de bénéfices annuels.
- Et vous avez quand même tout lâcher ? Qu’est devenue l’entreprise ?
- Ouais, j’ai arrêté, ça devenait la routine d’attendre les fruits. J’ai revendu la société à un fou politique tchétchène qui avait besoin de papiers.
- A un fou ?
- Ouais, un mec qu’était en asile politique. Il m’a filé mille euros, un arrangement à l’amicable. Mais vous savez, maintenant, je me sens plus cannetais que vannois.

Emu par son histoire, je pénétrai sur le terrain les larmes aux yeux. Mais bon, en réalité, j’espérai secrètement que l’on allait mettre une torchée à Vannes. Ce serait bien pour Erwan et ça nous relancerait en championnat.

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La première mi-temps fut un show d’Igor Angulo, le joueur espagnol prêté par Bilbao. On archi-dominait les débats.
On mena rapidement 3-0, sur trois centres d’Angulo de son aile gauche. Pour le premier, Perrin coupa le ballon au premier poteau, 1-0 (16ème). Le deuxième, le ballon rebondit sur le genou de Poté, qui marqua là son premier but sous les couleurs de Cannes. (33ème). Et enfin, pour le dernier, un défenseur vannetais pensait faire le boss en dominant tout le monde de la tête, mais il lui manqua un peu de précision, et le ballon finit sa course dans la lunette de son propre gardien. (35ème)
Je mis en garde mes joueurs contre tout relâchement, comme c’est de rigueur dans ces cas-là. Ils m’avaient bien écouté, … enfin presque, on avait pas vu le jour en deuxième mi-temps. On prit deux buts, et on recula tellement que j’ai bien cru que le match se finirait derrière nos cages. On l’emporta finalement 3-2, le championnat était enfin lancé …


Nous nous déplacions trois jours plus tard à Pau pour la 5ème journée de championnat. J’espérais que nous allions arriver à enchaîner après cette magnifique victoire acquise dans la douleur.

Que dire de ce match-là, et bien disons que c’était équilibré, … on prit 2 buts en 2 minutes. Un peu de relâchement entre la 67ème et la 69ème minute nous avaient été fatal. En outre, Poté n’avait rien trouvé de mieux que du sortir sur blessure. D’après ce que l’on avait bien voulu me raconter à l’époque, sa jambe en bois se serait dévissée. Il n’en reste pas moins que ce con allait être absent des terrains au moins 2 semaines pour les réparations, apparemment ce genre de vis ne se trouvait qu’en forêt indonésienne. J’eu tout de même l’impression que l’on se foutait royalement de ma gueule.
Quant au reste de l’équipe, n’en parlons pas, ils étaient physiquement à la ramasse, je leur ordonnai donc après le match de rentrer à Cannes en trottinant pour récupérer un peu.

On était 10ème.
Pour un français, 10ème c’est bien, pour un roumain c’est mieux.
Laval et Toulon menaient la danse avec 10 points soit 3 petits points d’avance sur nous (On avait donc 7 points, je vous évite de sortir les calculatrices). Beauvais closait la marche, les pauvres, déjà qu’ils n’avaient pas de chance de se trouver en Picardie, en plus ils étaient pas aidés pour le football …


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Cannes... Je vous aime
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Je n'en connais que de fragiles
Et difficiles
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Message par Gigi Meroni Ven 27 Mar 2009 - 14:51

Livre I, épisode 13 – Le goujon de la table rose !

( A sa mort, paix à son âme, il fut appelé le goujat de la tombe rose. Si c’est pas merveilleux comme anecdote)

Stade Berurier, Cannes, 22 août 2006, 18h38,
28°, c’est bien.


Afin de saluer comme il se devait notre belle 10ème place en championnat, le président Gerber avait eu la brillante idée d’organiser un magnifique spectacle d’avant match, à l’occasion de la réception de Nîmes au Berurier. Bref, une sorte de show à l’américaine avec strass et paillettes.

Le spectacle avait commencé par une démonstration de pom-pom girls, avec comme meneuse de revue Laurence Boccolini (quand on veut pas lâcher la monnaie, on a pas forcement le premier choix) et s’était terminé en apothéose avec un gigantesque lâcher de ballons. Près de 20883 ballons avaient été envoyés dans le ciel bleu côte d’azur de Cannes. La première personne qui ramenait un ballon avant le 1er septembre gagnait un mois d’abonnement au Berurier.

Bien entendu, il n’y avait presque pas de vent, et les ballons avait été lestés par Jones, le petit farceur. Si bien que tous les ballons terminèrent leur course dans les tribunes. Ce fut la ruée vers le président Gerber, qui dut être hospitalisé d’urgence, non pas à cause de la foule, mais parce qu’il avait avalé une cacahuète grillée à sec de travers … enfin soit, je m’écarte de notre sujet.

Le match commença avec quelques minutes de retard. Vers 23h42, l’arbitre, encore Monsieur Chat, de La Rochelle, siffla enfin le coup d’envoi.

J’avais été obligé de composer avec une équipe cosmopolite. Entre les blessés, les suspendus et ceux qui avaient la flemme de jouer, le choix fut difficile, d’autant plus que ces derniers étaient malheureusement les plus nombreux. Ils avaient préféré aller à la plage et sortir ensuite faire les kings sur le dance-floor. C’est Léo, un ami de la west coast, qui leur avait fourni un jeu de chemises à fleurs, aux couleurs de l’été indien, c’était selon lui l’idéal pour ramener les minettes au bercail.

Malgré toutes ces péripé…ties, l’équipe avait fort belle allure et j’étais confiant quand à notre capacité à nous sublimer et à réaliser un gros match. Le moins que l’on puisse dire, c’est que je ne m’étais point trompé. Les pauvres joueurs nîmois firent office de plots tellement on était ok, bath et in.

On ouvrit le score dès la 3ème minute par l’intermédiaire de l’inamovible Perrin, qui confirmait alors tous les espoirs que je n’avais jamais placé en lui depuis le début de saison. Il avait bénéficié de l’excellent travail du jeune Nicolas Verdier, 4ème roue de secours en attaque.

Onze minutes plus tard, soit une minute avant la fin du premier sixième du match (si on compte pas les arrêts de jeu, bien sur), on obtint un penalty pour une faute flagrante dans la surface. Un défenseur nîmois avait en effet touché le ballon avec le genou droit, ce qui est bien évidemment formellement interdit au water-polo. Faut respecter les règles, sinon c’est le bordel et on s’en sort pas. Le penalty fut transformé en force et en farce (une talonnade) par Braizat, qui illumina ainsi le match de toute sa classe.

Enfin, à la 66ème minute, après que l’on ait passé près d’une heure à jouer à la baballe avec les crocodiles d’en face (qui n’avaient de crocodiles que le nom, parce que niveau férocité, on était plus proche de canaris sous somnifères), on obtint un coup franc à 30 mètres dans l’axe des cages.

Ce fut le jeune Verdier qui prit ses responsabilités. Il avait balancé un pointard qui avait fini sa course dans la lucarne opposée du gardien gardois Gardent. (Le premier qui trouve dans quelle lucarne le ballon a fini sa course gagne une Twingo collector dédicacée par Nolwenn Leroy).

Il avait frappé tellement fort que son puma (j’ai écrit son puma parce que si j’avais mis sa puma, ça aurait fait de la pub gratis, et ça on accepte pas, on a une déontologie, nous, la pub ça se monnaye) avait échoué sur le poteau gauche… du stade du Ray à Nice.

Même Bernard Lacombe qui était dans les tribunes et qui pensait tenir là le successeur de Juninho, apprécia. Mais le président Gerber et moi-même n’avions pu que refuser l’offre de 15 millions d’euros formulée par l’OL, c’était beaucoup trop cher pour un joueur aussi mauvais, et nous on était réglo.





Le match suivant, ce fut l’occasion en or qui se présenta à nous. Si on l’emportait, on passait premier au général.
Tous les éléments jouaient entre notre faveur. On restait sur une nette victoire à la maison, on se déplaçait chez le dernier qui n’avait pas gagné un seul match, et l’arbitre était encore une fois Monsieur Chat, avec qui je sympathisais de plus en plus.

Comme prévu, Beauvais était vraiment une belle ville de Picardie, son seul point noir étant qu’elle était moche.

Finalement, je vous épargne les détails … on avait perdu 2-1, on était 9ème. Première défaite en trois matchs avec Monsieur Chat comme arbitre.

Apparemment, il avait eu ce qu’il voulait, il lui en fallait pas plus. Fallait donc qu’on trouve d’urgence un autre moyen que des caresses dans les douches pour mettre les arbitres dans notre poche.

Il fallait cependant d’abord que l’on règle nos problèmes de jeu à l’extérieur, où l’on ne touchait quasiment pas le ballon. J’avais heureusement la chance de pouvoir compter sur des adjoints inspirés et doués tactiquement.

- Chez nous, au Pays de Galles, on a un dicton pour les tactiques… commenca Jones.
- Ah oui, quoi est-ce donc ?, demanda Erwan.
- Le 4-5-1 c’est bien, mais le 4-4-2 c’est mieux.
- Et le 4-3-3 c’est quoi ?
- On sait pas. C’est justement pour ça qu’on voit jamais de gallois jouer dans ce système.
- Ah ouais, c’est pas faux. Et nous on fait quoi ?
- Ben, on peut faire le 4-3-3, peut-être que le coach arrivera à répondre à la question.
- Ou alors, on peut tenter un 5-4-2, ça ferait un défenseur de plus, on prendrait moins de buts.
- Pas con comme idée, voir même un 6-5-2, pour être bien renforcés de partout.
- Par contre, l’autre fois, y’avait que 12 joueurs valides, ils étaient tous partis en chouille.
- On peut jouer, nous, on a une licence, non ?
- Ah ouais, je suis sur que ça réglerait nos problèmes défensifs. Moi physiquement, à première vue, je suis pas terrible, mais j’assure grave.
- Faut proposer ça au coach. On est quand même des génies, on trouve des solutions à tout.

Tant de travail et d’efficacité de mes adjoints m’avait enchanté au plus haut point. La réception du cador Angers pour le prochain match s’annonçait comme un des sommets de la saison. Surtout que j’appris que l’arbitre ne serait plus Monsieur Chat, de La Rochelle …


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Message par Gigi Meroni Ven 27 Mar 2009 - 14:51

Livre I, épisode 14 – Escapade en Andalousie

(Bon, d’accord, c’est pas super délire comme titre, mais cela nous a semblé bien approprié à l’épisode qui va suivre. Autant vous dire que vous allez vous régaler !)

Bar des Calembours, Cannes, 02 septembre 2006, 22h04,
31°, la nuit.

- On a fait un bon match ce soir, analysa Jones.
- Ma, oublie le foot un peu, y’a des choses plus importantes, tu crois pas ? répliqua Fanculatore.
- Ben ouais, la reproduction des otaries en Afrique centrale par exemple. Il paraît que dans mille ans, elles auront disparu du continent. J’ai vu ça à la télé dans Koh-Lanta.
- Hein ? Tu te fous de moi ? Et les femmes, c’est pas plus important ?
- Ca sert à rien une femme…
- T’es un fou, toi ! Attraper les femmes, y’a que ça de vrai !
- Les attraper ? Mais pour en faire quoi ? Ca prend de la place pour rien.
- Ma, pour leur faire connaître le grand voyage. Feu d’artifice à tous les étages !
- C’est pas faux.
- Un coup dans la musette, et c’est parti pour le festival !
- C’est pas faux. Mais ça n’empêche pas que ce soit encombrant.
- Moi j’en ai connu des millions, et elles se rappellent toutes de moi.
- Moi j’en ai jamais connues, et je me porte pas plus mal.

On venait de faire match nul contre Angers, un des favoris pour la montée. A l’extérieur, ça aurait été un bon résultat, mais chez nous, ça restait moyen. Surtout qu’on avait été nuls de chez nuls en première mi-temps.

On perdait alors 0-1 et j’avais dû les menacer de les priver de Babybel au repas du soir pour qu’ils se secouent un peu. On avait égalisé par Angulo, bien servi par Habibou Traoré, l’homme qui trompe énormément.

Malgré tout, on passait 8ème, donc on gagnait une place, ce qui n’est pas rien, sauf quand t’es premier, bien entendu.

- T’as jamais connu de femmes ? Mais t’es pas humain, t’es un extraterrestre, ma parole !, poursuivit Aldo.
- Ben non, jamais, j’ai jamais trop compris l’intérêt d’approcher les femmes.
- Tu préfères les hommes ?
- Ben pour boire un lait de chèvre et faire une partie de cartes, c’est plus sympa, non ? Au moins y’a de la conversation…
- Tu me désoles mon cher ami…

C’est à ce moment-là que je choisis d’intervenir. Ils ne m’avaient pas vu arriver derrière leur dos. J’avais marché sur la pointe des pieds comme une baleine qui voudrait becter une hirondelle au petit-déjeuner.

- Fanculatore ! Arrête de te la raconter! Toute la ville sait que tu te tripotes et que tu te prends des vestons à en faire jalouser le plus rebutant des lovers. Maintenant, arrêtez de glander, au boulot, et que ça saute !

Fallait bien que je les secoue un peu, on aurait dit que notre domination en championnat les faisait se reposer sur leurs lauriers.

Le match suivant se déroulait à Yzeure, et on avait toujours de gros problèmes pour attraper le ballon quand on jouait à l’extérieur.





Je ne savais pas où se trouvait Yzeure. J’avais demandé à mon staff, aux joueurs, personne ne savait où ça se trouvait. Je pensais que c’était dans le Nord ou dans le Pas-de-Calais, un endroit tout pourri, mais rien de confirmé. Le président Gerber, quant à lui, se demandait si on pouvait y accéder à pieds, afin de faire des économies de transport.

Finalement, on avait décidé de faire le tour de France en bus, et de s’arrêter dès qu’on voyait un panneau qui indiquerait la direction. On était parti le dimanche soir, on est arrivé le samedi suivant à 20 minutes du coup d’envoi.

Le périple avait été plein de péripéties périculeuses. Trois joueurs s’étaient blessés en faisant de mauvaises rencontres dans les toilettes mal entretenues d’une aire d’autoroute. Mon vice-capitaine et patron de la défense Diabaté avait gobé une mouche géante en pleine ovulation, fracture de la glotte, indisponible trois mois.

L’éléphant Habibou Traoré avait dû se mettre à l’extérieur des toilettes pour pisser sans toucher la cuvette et s’était malencontreusement fait faucher par un scooter débridé qui partait exposer au Lens Tuning Show, out un mois, déchirure musculaire au troisième métacarpe du genou gauche.

Enfin Benhamou, mon gardien titulaire, avait reçu un texto le mercredi lui disant qu’il était appelé en sélection nationale le samedi. Heureusement, on était à Valence ce jour-là et il n’avait qu’à descendre le Rhône en canoë et nager jusqu’en Algérie.

Avec autant de joueurs clés absents, on avait quand même réussi à faire un bon match. On avait même presque dominé. Pour la première fois de la saison, on avait touché plus souvent le ballon que nos adversaires (même si on gagnait du temps sur les touches en gardant le ballon dans les mains pour faire gonfler les statistiques).

On l’emporta 0-0, c’était bien contre un des derniers du championnat. On en était à trois matchs sans victoire, comme ne manquait pas de le souligner avec moquerie la presse locale (La gazette Mazette). Surtout, on retombait à la 13ème place en championnat, ce qui me remplissait de bonheur, étant donné mon absence de superstition.

Les joueurs étaient rentrés en trottinette, ils n’avaient qu’à se bouger un peu plus sur le terrain. C’était un excellent moyen de préparer le match suivant, à domicile contre Raon, l’étape où tout allait commencer.

Quand à moi, j’avais promis à Martine, la guichetière du Berurier, une petite escapade en Andalousie.



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Message par Gigi Meroni Ven 27 Mar 2009 - 14:52

Livre I, épisode 15 – La tactique Tic Tac

( Oui, l’alcool, c’est de la merde. Mais tous les grands écrivains n’ont-ils pas écrits sous des influences diverses et variées ? Pourquoi on échapperait à la règle ? )

Stade Berurier, Cannes, 16 septembre 2006, 20h06,
20°, climatisé.


Le coup d’envoi du match contre Raon L'Etape venait d’être donné. J’assistais exceptionnellement au match depuis les tribunes. J’avais en effet personnellement invité le nouveau président d’honneur de Raon, Monsieur Tophe, afin qu’il suive avec moi le match en tribune V.I.P (la seule qui contenait du monde)

Raon était encore moins bien classé que nous, et M. Tophe avait accepté d’accompagner ses troupes pour ce déplacement. Il pensait que cela aurait généré un déclic pour son équipe. Bien lui en a pris puisque dès la 15ème minute, Raon ouvrait le score sur un bel enchaînement collectif à montrer dans les écoles de tennis. J’aurais pu vous le raconter en détail, mais j’avais pas vu le but, trop occupé que j’étais à essayer de choper la mignonne qui avait pris place devant moi.

Ce but eut le mérite de réveiller mes joueurs, enfin surtout un, le sulfureux Angulo. Celui-là, il nous faisait son show un match sur trois. Et vu qu’il en avait pas fait depuis 4 matchs, il était grand temps pour lui qu’il se réveille un peu. Un doublé en 5 minutes, et on menait 2-1 à la pause. M. Tophe était visiblement énervé par ce résultat, il n’arrêtait pas de mâchouiller un bâtonnet de réglisse, ce qui avait le don de m’irriter, mais j’osais pas trop lui faire de réflexions, j’avais bien trop peur qu’il me mette un coup de savate dans le derrière.

En 2ème mi-temps, on contrôla le match tranquillement, et on arriva même à marquer un nouveau but, une longue transversale de Losilla finissant sa course dans les filets adverses.

A la fin du match, j’eus la surprise de voir un journaliste de Cuisine TV venir m’interviewer. Ce fut la première fois que je passai à la télé, j’en étais tout ému dans mon slip.

- Monsieur Filipescu, votre équipe semble en forme olympique, quel est votre secret ?
- Y’a pas de secret. Une bonne hygiène de vie, c’est essentiel, pour le reste, on improvise.
- Comment nourrissez-vous vos poulains avant les matchs ?
- A l’avoine, y’a rien de tel pour qu’ils courent comme des dératés.
- Et comment préparez-vous l’avoine ? Je suis sûr que cela intéressera les téléspectateurs.
- Nature, brut de décoffrage, cuisson al dente.
- Très intéressant. Peut-être pourriez-vous venir nous faire une petite démonstration dans nos studios quand vous aurez le temps ?
- Avec plaisir, mais pas tout de suite, je dois retrouver Martine la guichetière, je lui ai promis une petite levée ce soir.

Le président Gerber était fier de moi et de mes joueurs (qui accessoirement étaient aussi les siens).

On avait retrouvé le goût de la victoire après une longue période de disette. Il fallait à tout prix que l’on arrive à enchaîner lors du match suivant. On se déplaçait à Boulogne sur mer, qui faisait un bon début de saison. Jack Lang, son député, avait déjà mis la pression dans les médias. Il souhaitait ardemment que son club écrase Cannes, pour des raisons que seule la raison ignore.


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En arrivant à Boulogne nous constatâmes qu’il pleuvait. Quelle surprise se fusse ! Certains de mes joueurs voyaient la pluie pour la première fois, ce qui donnait un avantage considérable à nos adversaires, habitués à jouer sous la flotte.

Le match fut fort intéressant, aucune des deux équipes ne parvenant à se créer la moindre occasion.

Je fus énormément déçu par mes joueurs, car je commençais à sentir … pardon, je commençais à sentir que l’équipe avait atteint ses limites avec moi à sa tête. Je sollicitai donc une rencontre immédiate avec mon président.

- Président, je vais vous remettre ma démission, on n’avance plus, rentrai-je dans le vif du sujet
- Hors de questions Filipescu, vous êtes un grand coach, nous sommes une grande famille, nous allons redresser la tête tous ensemble, me contredit sur le champ le Président.
- Mais Président, l’équipe n’avance plus, elle se morfond dans les profondeurs. 11ème c’est indigne d’un club comme Cannes.
- Déjà, 11ème c’est bien, n’oubliez pas que vous avez des restrictions de recrutement, et que je ne vous ai pas fixé d’objectifs précis.
- Mais mentalement je suis vidé, je n’ai plus la force de continuer ainsi.
- Appuyez-vous sur vos adjoints, ils peuvent être un relais efficace envers les joueurs.

J’étais étonné par la manière de s’exprimer du Président Gerber. Lui qui m’avait habitué à raconter des chinoiseries, avait là un ton et une analyse qui semblait lucide, pour une fois.

- Vous connaissez mes adjoints ! Ce sont des pitres, ils sont incapables de prendre des responsabilités, poursuivis-je.
- Très bien, vous voulez que j’engage un staff plus compétent ?
- J’ai besoin de me vider la tête, Président, vous comprenez ? Et je ne peux pas laisser l’équipe aux mains de mon staff actuel…
- Prenez quelques semaines de vacances, je m’occupe dès demain de trouver un homme de confiance pour vous épauler.
- Je vous remercie Président.
- Mais vous êtes toujours le boss, que ce soit bien clair entre vous et moi. Vous ferez l’équipe à distance et donnerez vos consignes par fax interposé.
- Très bien Président, cela me convient parfaitement. Puis-je demander encore une faveur ?
- Allez-y mon petit…
- Puis-je prendre quelques jours avec Martine, la guichetière du Berurier ?
- Ah ! Petit polisson. Accordé. Je m’occuperai personnellement du guichet en son absence.

J’étais soulagé. Je me rendais compte combien j’avais usé du mot « Président » pendant notre entrevue. Cela avait eu le don de le flatter, et pour ma part d’obtenir ce que je souhaitais … du repos.

Avec Martine, nous décidâmes de partir faire le tour du monde en pédalo décapotable …



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Message par Gigi Meroni Ven 27 Mar 2009 - 14:52

Livre I, épisode 16 – Roulons sous nos aisselles !

(Ca peut être rigolo, comme ça, le dimanche, en famille ou entre amis. Divertissons-nous comme des fous, sinon ça sert à rien)

Hôtel Max Mirniy, Brest, 9 décembre 2006, 25h18,
-71°, on est bien.


Le Président m’avait accordé quelques jours de vacances afin que je me ressource l’esprit et que je revienne encore plus déterminé.

Il y avait à ce moment plus de deux mois qu’on avait enfourché la BX avec Martine, … ou Martine avec la BX, je ne sais plus. Enfin bref, on s’était retrouvé en Biélorussie, à Brest plus précisément, un joli petit village d’environ 300.000 habitants. On avait tracé notre route directement jusque là. On avait vu un reportage parlant des prostituées biélorusses dans « Le droit de savoir », et ça nous avait conquis.

En fait, je crois que cela ne faisait que seulement quatre jours qu’on était arrivés. Le voyage avait été du genre tumultueux, la pauvre BX ayant failli mourir à de nombreuses reprises, … ou bien était-ce Martine, je ne sais plus non plus. Quoiqu’il en soit, il avait fallu régulièrement que je trouve des moyens de contacter mon staff à Cannes. On avait convenu d’une communication par fax interposé, le téléphone portable et Internet étant proscrits par le Président Gerber. Autant vous dire que ce fut assez folklorique, surtout qu’on avait pas trouvé trace du moindre hôtel sur notre route. Allez trouver des gens qui faxent à la campagne, ce serait comme, … disons … comme trouver du poisson frais dans une librairie gothique, pas si évident que ça au premier abord.

Le Président Gerber avait embauché un nouvel adjoint pour tenir les rennes de l’équipe en mon absence. Je lui avais demandé de me trouver un mec qui connaisse les rudiments du football, mais qui soit assez ouin-ouin pour exécuter mes ordres sans broncher.

Son choix s’était porté sur un certain Gérard Lambert, un ancien blouson noir devenu alcoolique nostalgique. Apparemment, il avait pas l’air de moufter sur mes ordres, et appliquait à la lettre mes consignes faxiales.

Dès que l’on a eu la possibilité enfin de nous poser dans un domicile fixe, on a pu converser plus facilement. Lambert m’envoyait régulièrement des nouvelles de mes joueurs (jusqu’à 20 fois par jour quand il était en forme). Ca donnait à peu près ça, pour que vous ayez un ordre d’idée :

« Tain tain tain . Stop. Camarade bourgeois. Stop. Camarade fils à papa. Stop. Bon entraînement collectif. Stop. Attends composition pour samedi. Stop. Société tu m'auras pas. Stop. »

Ou encore, des trucs du style :

« Tain tain tain. Stop. Salut le gitan. Stop. Salut le manouche. Stop. Capitaine blessé. Stop. Indispo entre 7 jours et 7 mois. Stop. Viens chez moi j’habite chez une copine. Stop. »

Heureusement, pour m’aider dans ma tâche ardue, j’avais non seulement Martine, grande prêtresse des massages cambodgiens à l’huile essentielle de betterave, mais aussi la télévision.


Reduced: 81% of original size [ 783 x 500 ] - Click to view full image



J’avais en effet pu voir notre 1er match de coupe de France face à Libourne, pensionnaire de Ligue 2 sur la chaîne ?????????? ??????.

J’avais pu constater à cette occasion que l’ambiance au Bérurier n’était pas de haute voltige en mon absence, mais on avait gagné ce match en le maîtrisant bien, Lambert appliquant mes consignes minute par minute. 1-0 score final.

J’appris par la suite qu’on allait recevoir Reims pour le tour suivant, et ça m’enchantait au plus haut point de jouer une équipe de Champagne-Ardennes qui est au football ce que Patrick Montel est au commentaire sportif, autant dire que ca brasse beaucoup de vent pour pas grand chose.

En championnat, tout se passait à merveille. On avait enchaîné une succession de victoire, nul et défaite, ce qui nous propulsait à la 8ème place du classement, soit une progression de 3 places depuis mon départ. J’avais lu dans les fax que nous avions réaliser à chaque fois de très gros scores à domicile, la magie du Bérurier commençait sans doute à faire son effet. A l’extérieur, on était devenu plus irrégulier, ce qui était bien, ben oui quoi, j’en avais plein les roubignoles de passer pour un con dès qu’on jouait hors de nos bases.

Etant donner que les joueurs se débrouillaient mieux sans voir ma ganache, j’envisageai sérieusement de prolonger mes vacances au soleil avec la douce Martine. Surtout que Martine, c’était le genre de gonzesse, … comment dire … ben, vous la croiseriez dans la rue, vous changeriez de trottoir. Par contre, si vous la retrouviez un soir dans votre pieu avec quatre grammes par hémisphère du cerveau, vous la laisseriez pas repartir. Bref, tout ça pour dire qu’elle compensait allégrement son manque d’atouts physiques par une volonté sexuelle de tigresse.

Je reçus un nouveau fax de Lambert me demandant de lui filer la compo car le match contre Vannes à domicile commençait dans moins d’une heure. Je lui répondis deux heures plus tard pour lui dire qu’il pouvait faire jouer qui ils voulaient puisque de toute façon, Vannes, ça valait pas grand chose, … la preuve, c’était les seuls qu’on avait battu chez eux.

Par contre, en secret … et dans le froid … j’allais préparer avec minutie et impatience le match de Coupe de France de la semaine suivante contre Reims, … en espérant bien entendu que la rencontre soit à nouveau retransmise en direct à la télé biélorusse …




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Message par Gigi Meroni Ven 27 Mar 2009 - 14:52

Livre I, épisode 17 – Les rouflaquettes de la Josy.

( On sait pas exactement si vous connaissez bien la Josy mais c’est du lourd. Elle porte les rouflaquettes à merveille, on vous enjoint de faire sa connaissance au plus vite.)

Stade Bérurier, Cannes, 24 décembre 2006, 23h59,
0°, c’est la fête.


Noël était arrivé … enfin, pas mon voisin du quatrième, mais la fête quoi …
J’avais passé 1 mois en Biélorussie avec Martine et on avait décidé de revenir au bercail quelques jours pour passer les fêtes avec les joueurs et le staff technique.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, ils me manquaient presque ces cons-là … quoique.

Le président Gerber avait organisé des festivités festives, un grand chapiteau avait été monté sur la pelouse du stade Berurier (je précise qu’il n’y a aucune allusion sexuelle quelconque dans cette phrase).

Toute le monde était présent, ce fût le bonheur et l’allégresse à Cannes en cette fin d’année. Le club se comportait bien en championnat, en témoignait la magnifique 5ème place en championnat et la qualification arrachée en Coupe de France contre Reims.

J’étais assis entre mes deux adjoints, Jones et De La Rabine. Ils en avaient des choses à me raconter, et, curieusement, j’étais prêt à les écouter.

- Alors coach, ces vacances, ça s’est bien passé ?, commença Jones
- Mon petit Jones, c’était pas vraiment des vacances. Disons que je travaillais à temps partiel, lui répondis-je
- Sans vous, c’était quand même pas pareil. Plus triste. On est content que vous soyez revenus.
- Merci, mais je vais pas rester. Vous vous débrouillez très bien sans moi…
- Ah non, on est dégoûté, reprirent-ils en chœur, naïvement.
- On peut vous accompagner, enchaîna Erwan.
- Oui… mais non. Le club a besoin de vous. Vous le portez sur vos épaules dorénavant.
- Waouh ! La pression qu’il nous met, commenta Erwan.
- Ouais, mais avec ce con de Lambert, qu’est ce qu’on se fait chier. Il a pas inventé l’eau froide, lui, alors on s’emmerde, continua Jones.
- Ouais il est pas de notre niveau, si vous voyez ce que je veux dire… précisa son collègue.
- Eh bien, mes amis. Moi, je suis plus là, alors pour le bureau des pleurs, faut vous adresser à Gerber maintenant. Je suis plus votre nounou, conclus-je.

Ils avaient tout de même réussi à m’exaspérer les deux oiseaux, … heureusement que Gerber avait tout prévu. Je me rabattis sur les bourriches d’huîtres qu’il avait rapporté d’un voyage de prospection au Yémen. C’était délicieux. Les effluves me rappelait les grands moments que j’avais passé au plumard avec Martine en Biélorussie. Bref, la fête battait son plein (j’avoue de je n’ai jamais vraiment compris cette expression …).

Je crois que c’est ce soir là en fait, que je me suis partiellement remis en question. J’avais plein d’idées derrière la nuque. Je ne savais pas trop quoi faire de mon avenir. Continuer comme ça ? C’était malhonnête vis à vis du club. Le Président pourrait mettre à ma place un grand entraîneur, plutôt que de continuer avec Lambert et les deux charlatans. Sans oublier l’Italien, que j’aperçus entrain d’essayer de choper de la gazelle. Sans succès, comme d’habitude…





Je m’approchai de Fanculatore, le fantasque leveur de jupons virtuel :

- Alors Aldo, quoi de neuf ?
- Ah coach, ça fait plaisir de vous voir. J’ai la quequette en feu avec toutes les gonzesses que j’ai attrapé.
- Eh bé Aldo, t’as pas changé, toujours à raconter des bobards.
- Non non c’est vrai, depuis que vous êtes parti, je sais pas ce qui se passe, mais j’y arrive.
- Tout arrive, mon ami.
- Ca fait plaisir que vous soyez revenu, coach, la vie est pas pareil sans vous.
- Vous avez décidé de tous m’emmerder aujourd’hui ? C’est pas possible, vous êtes grands maintenant, vous pouvez vous passez de moi.
- C’est pas facile coach, vous êtes quand même notre mentor.
- Tu me fatigues, toi aussi Aldo. Allez, bonne bourre, on se voit plus tard.

Ils étaient tous toujours aussi cons. Je conclus ma petite tournée nostalgique par le président Gerber. En concluant par lui, ça m’évitait d’aller saluer Lambert, qui vu sa haute teneur linguistique faxiale, m’effrayait avec effroi. J’avais déjà vu assez de benêts pour aujourd’hui.

Gerber était accompagné de son travelo colombien. Apparemment ça collait bien entre eux.

- Bonjour Président, vous pouvez m’accorder une minute ?
- Ah ! Filipescu, comment allez-vous ? Vous connaissez déjà Igor, n’est-ce pas ?
- Bonjour Igor. Alors Président, vous êtes heureux des résultats du club ?
- C’est parfait mon p’tit. On a trouvé un système du tonnerre. Mais vous savez que vous pouvez revenir à plein temps quand vous voulez.
- Non merci Président. J’envisage même sérieusement de ne plus travailler du tout.
- Comment ??? Alors là, ça me fait une…une…sorte… de… de… fussoire.
- Je crois malheureusement que ma décision est prise, Président. Je voudrais faire le tour du monde avec Martine, sans fax, sans contact, juste elle et moi.
- C’est beau ce que vous me dîtes Filipescu. Mais en même temps, ne plus avoir Martine au guichet m’est douloureux comme vous pouvez à peine vous imaginer dans votre imagination.

Le Président pleurnicha un bon coup comme une rosière devant un braquemart de 30cm.

- Rassurez-vous Président. Je peux vous donner une liste de gens intéressés par le poste.
- C’est gentil, mon bon, mais je ne trouverai jamais quelqu’un d’aussi attachant que vous.
- Détrompez-vous, j’ai un ami qui a toutes les qualités requises pour être aussi bon que moi. Et ça lui ferait plaisir de collaborer avec tous ces hurluberlus.
- Ok, engagé. Soyons fous.

Je venais d’offrir un cadeau empoisonné à Romain Micoud (le fils spirituel de l’autre).
Il m’avait confié un jour qu’il enviait ma place. Qu’est-ce qu’il avait pas dit…
Gerber allait l’harceler jusqu’à ce qu’il accepte.


« Ombres sur la lande
Brisées de chagrin
Cannes de légende
Le regard si loin »


FIN DU LIVRE I
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