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ANARCHY IN THE BUNDESLIGA

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Message par Robb Flynnounet Dim 23 Nov 2008 - 13:42

Je poste aussi ici ma story avec Sankt Pauli.

ANARCHY IN THE BUNDESLIGA

Tagli déboule dans la Reeperbahn, accélère le pas en direction du quartier de Sankt Pauli. Il souffle, accusant son embonpoint, il fait une chaleur à crever, soir d’orage sur Hambourg. De lourds nuages, menaçants, rendent la nuit étouffante. Les filles qui vendent leurs charmes tout au long de l’avenue sont moins aguicheuses que d’habitude, harassées par l’ambiance suffocante. Tagli bifurque sur la gauche, dans une petite rue, succession de bars et de night-clubs plus ou moins louches ou fashion, peuplées des habituels noctambules, bobos en gauguette et autres marins qui pour une fois ne pissent pas que dans le port d’Amsterdam. C’est une Babel recréée, un joyeux foutoir où les cris d’ivrognes concurrencent les rires et les musiques assourdies provenant des établissements qui font vivre ce quartier populaire de la grande ville du Nord de l’Allemagne.

Ce quartier, Tagli le connaît par cœur. Il y a grandi, fait ses courtes études, il y vit et y travaille. Sa famille, son histoire est attachée à ce coin de l’orgueilleuse Hambourg. Le grand-père de Tagli était un simple immigré italien, un « bouffeur de maccaroni » comme l’appelait les autres dockers à son arrivée sur les bords de l’Elbe. Fuyant le fascisme, il n’a que dix-huit ans à son arrivée en Allemagne. Pourquoi l’Allemagne ? pourquoi pas… Mais rapidement, l’Italien, par ses convictions communistes et ses débordements sur l’ail gauche au sein de l’équipe du quartier va rapidement s’imposer dans ce quartier rouge. Il épousera même une Allemande de souche. De cette union naîtra un fils unique, Walter. Le malheur poursuit pourtant l’immigré italien, arrêté par les sbires d’Hitler, il mourra dans un camp. Son fils n’a qu’un an, on est en 1935. Le petit Walter passe la frontière suisse dans les bras de sa mère au matin du 1er septembre 1939. A l’autre bout du pays les Panzer foncent à bride abattue vers Varsovie déclenchant la plus grande boucherie de l’Histoire humaine. Le gamin revient dans une Allemagne détruite, ravagée, honteuse, choquée. Il participe à la reconstruction du pays avec l’ombre immense de l’image paternelle au-dessus de lui. Tu seras communiste mon fils, pas facile en pleine Guerre froide. Walter a un fils, tardivement, à l’été 1977. Pour épargner les tourments de l’histoire familiale au garçon, Walter et sa femme le prénomme Franz. Plus allemand, tu meurs. Et le gamin fait ses études chez les curés. Pourtant, rapidement, le jeune Franz fait les quatre cents coups, viré par les bons abbés. Il y gagne un surnom, Tagli, diminutif de tagliatelle, son plat préféré et référence à ses origines. Il lui faudra quelques années pour arrêter les conneries et trouver un place se serveur dans une pizzeria du quartier de Sankt Pauli.


Tagli arrive enfin devant le Corsaire Rouge, repère de tous les gauchistes que compte le quartier, antre d’un groupe de supporters du Sankt-Pauli. C’est aussi point de rendez-vous des Quatre Cavaliers de l’Apocalypse, nom donné à Tagli et ses trois amis par les autres supporters de la Gegengerade, la tribune des fanas du Pauli. Le petit gros pousse la lourde porte de chêne. A l’intérieur la température est proche de celle de la forêt amazonienne en pleine journée. De la fumée, cigarette, narguilé et pétards mélangés empêche de voir à plus de trois mètres. Au fond de la salle, sur la scène un groupe balance un gros rock aux forts accents led-zeppelinien. Tagli salue Andreas, son meilleur ami, à la batterie. Un drôle de phénomène Andréas. C’est le plus jeune de la bande, du haut de ses vingt-cinq ans. Fils d’un militaire Américain noir basé non loin d’Hambourg et d’une immigrée polonaise, le garçon a connu les brimades tout au long de son enfance. Il a développé un caractère bagarreur et une grande gueule. Andréas plait aux filles… beaucoup. Le métis fait attention à sa personne, séance de musculation, jogging et régime équilibré. Pour l’heure, torse nu derrière les fûts, il exhibe sa puissante musculature, tout tatouage dehors, remuant furieusement ses rastas en cadence. Déjà, deux trois groupies crie son nom.

Tagli a toujours été impressionné par l’aisance de son ami dans toutes les situations, quelle que soit la personne en face de lui. Quelques souvenirs refont surface. Andréas et lui dans une des rues froides et sombres dont regorgent les quais d’Hambourg, face à quatre grandes armoires néo-nazis bien décidé à leur faire la tête au carré. Et Andréas s’avance majestueux et lance « alors les lopettes, lequel d’entre vous veut sa branlée en premier ? ». Puis les deux amis qui se payent le plus grand sprint de leur vie pour la conserver et déboucher devant une salvatrice voiture blanche et verte marquée Polizei. Le rasta, et malgré cette chevelure, est un fan de hard-rock et de métal, il en vit même. Musicien doué, il hante les caves et les salles de concert d’Hambourg, impliqué dans plusieurs groupes aussi bien batteur, chanteur que guitariste, se trimballant toujours avec sur le dos un T-shirt à l’effigie d’un groupe qu’il admire. Andréas aime sa vie de bohême, perché dans son appart’ miteux du troisième étage d’un immeuble ayant miraculeusement passé la guerre, soigneusement évité par les bombes alliées. Vivant la nuit, dormant le jour, changent de petite amie comme d’autres changent de chemise. Ainsi est Andréas, frimeur, parfois agaçant mais entier et généreux.


Tagli progresse au travers de la foule pour atteindre l’escalier situé au fond à droite, gravit les degrés et atteint l’étage. Près d’une fenêtre sont assis Lénine et l’Ukrainien. Il les rejoint se laissant tomber lourdement sur une chaise vide. Les deux autres le saluent d’un signe de tête et lui servent un verre de bière.
- ça va camarade ? lance Lénine.


Il appelle tout le monde comme ça, Lénine, c’est prise de tête mais c’est normal pour lui. Lénine, comme son surnom l’indique, est un communiste. Un vrai, un pur, un dur. Il a embrassé la Cause comme un véritable sacerdoce. Un vrai pèlerinage sur le chemin de la rédemption. Pour gommer l’intégration du grand-père Günter dans les Jeunesses Hitlériennes et l’indifférence paternelle face à la politique. Lénine tire cet héritage comme un boulet. Grand échalas, béret guevarien visé sur la tête, visage hâve en lame de couteau, lunettes rondes postées comme des sentinelles devant des yeux profondément enfoncés, un regard dur reflet d’un homme de convictions. Lénine hante les réunions des groupuscules gauchistes en toute genre qui fleurissent à Hambourg avant de disparaître comme une première neige en début d’hiver face à un soleil blafard. Il crapahute du campus aux sorties d’usines, distribuant tracts, feuilles de choux et conseils, préparant la Révolution, qui, un jour, c’est sûr, arrivera.

A ses côtés, l’Ukrainien. Massif, visage de boxeur, taillé à la serpe, nez cassé, crâne rasé, mâchoire carré. Les trois autres ne connaissent que les grandes lignes de la vie de leur aîné. L’Ukrainien n’est pas ukrainien. Il est né en Allemagne de l’Est, dans les années 70. Plutôt au début, d’ailleurs... Ses capacités athlétiques lui valent d’être envoyé en URSS pour suivre une formation. Direction Kiev. Tagli est convaincu que l’Ukrainien a suivi une formation de sniper. Un type aussi froid qu’un d’hiver hambourgeois ne peut être que tireur d’élite. Andréas penche pour une formation de tueur, rapport au regard. Deux yeux globuleux qui vous fixent intensément. « Si tes nerfs ne sont pas solides, tu te fais pipi dessus » dixit le hard-rockeur rasta. A la chute du mur, l’Ukrainien trouve du boulot à Hambourg, il s’y installe. Veilleur de nuit, il assouvit sa passion, la lecture, dévorant bouquin sur bouquin. C’est un autodidacte, toujours un bouquin à la main ou dans une poche. Pour les autres, l’Ukrainien est une sorte de grand frère. Calme et sage, un roc dans la tempête. Il est casé avec une fille, une gentille, une maman. L’antithèse d’Andréas de ce côté-là.


Tagli jette un œil sur la télé qui les surplombe, c’est la fin du journal.
- ça a donné comme quoi comme score le match avancé ?
- Le Werder a proprement torché Nuremberg 4-0, lui répond Lénine.
Tagli relève la tête. Il se fige, blêmit. L’Ukrainien fronce les sourcils.
- Tu vas bien Tagli ? questionne-t-il, étonné voire inquiet.
- Oui… oui. Faut que j’y aille. A plus.
Ses deux amis le regardent fendre la foule dans le sens inverse de celui de son arrivée à peine deux minutes plus tôt, il croise Andréas sans le voir. Ce dernier s’approche de la table, interloqué :
- Merde, qu’est-ce-qu’il a le pizzaïolo ? Pourquoi il se casse ? La soirée commence à peine !
Les autres haussent les épaules, tout aussi surpris de cette attitude.


La sonnerie de téléphone tire l’Ukrainien de son sommeil. Coup d’œil sur le réveil. Quatre heures, tout juste. Il s’est couché il y a peine deux heures après avoir éclusé quelques godets en compagnie de Lénine et Andréas. Il souffle, pour une fois qu’il ne bosse pas, puis décroche.
- Mouais…
- C’est toi l’Ukrainien ?
- Non, c’est Beckenbauer. Qui veut tu que ce soit, tête de nœud ? T’appelles mon numéro, donc oui, c’est moi.
A l’autre bout du fil, silence gêné. L’Ukrainien a reconnu la voix de Tagli, son ami n’est pas franchement habitué à ce genre de traitement de la part de l’ancien ressortissant est-allemand.
Il souffle de nouveau, se passe la main sur le visage pour se calmer.
- Bon, Tagli, qu’est-ce qu’il t’arrive ? Tu pars du bar en coup de vent, puis t’appelle à pas d’heure, alors ?
- Tu peux venir ?
- Quoi ?
- Venir. Chez moi. Maintenant.
L’Ukrainien est surpris.
- Euh… oui, d’accord mais…
- Ok, à tout de suite. Et… amène ton flingue.


Il regarde son combiné, complètement paumé. Se ressaisit, se lève, enfile des vêtements, pantalon vaguement militaire, blouson de cuir. Il cogite à 300 à l’heure. L’affaire doit être grave pour que le petit gros soit aussi tendu. L’Ukrainien échafaude des théories, aucune ne tient la route. Seul Tagli sait qu’il a un pistolet. S’il lui a demandé de venir armé, c’est qu’il se sent menacé.
Il laisse un message à Magda et sort dans la nuit. La pluie a rafraîchi l’atmosphère. Il marche d’un bon pas. La rue dans laquelle habite Tagli est noire et étroite. L’immeuble est ancien mais bien entretenu. Il gravit les marches de l’escalier quatre à quatre puis frappe résolument à la porte. Mouvement de lumière avec le judas, bruits de serrures et de chaînes que l’on ouvre, et la face ronde de Tagli, sous tension, qui apparaît.


A peine l’Ukrainien entré, son ami referme la porte, façon Fort Knox. L’appart’ du pizzaïolo est propre et bien rangé. Peu de déco, appartement de célibataire endurci, un grand poste de TV, près de la fenêtre, fait face à un canapé. Sous verre, un maillot du Sankt Pauli signé par la plupart des joueurs de la saison 2005, c’est le trésor de Tagli.
- Alors, lance l’Ukrinien, qu’est-ce qui se passe ?
Tagli lui désigne un gros fauteuil de cuir, râpé jusqu’à la moelle.
- Café ? Bière ?
- Café. Très noir, sans sucre.
Le propriétaire des lieux s’affaire dans la cuisine, l’Ukrainien entend la machine à expresso. Tagli revient une tasse fumante à la main. Il se pose sur le canapé, toujours l’air tracassé. Son invité sirote le café, laisse échapper un petit juron, le café est chaud, pas de doute.
- Bon, t’accouche ?!


Tagli sursaute, déglutit, plonge la main dans une de ses poches et tend à l’Ukrainien un petit bout de papier. La grosse paluche du gardien de nuit happe le papier. Il l’examine.
- Et alors ?
- Tu regardes les infos des fois ??!! explose un Tagli visiblement à bout de nerfs.
Haussement d’épaules.
- Rarement, j’ai bouffé de la propagande les vingt premières années de ma vie, alors tu sais, les infos…
Son hôte se lève, repart à la cuisine et revient un journal à la main. Il le lance à l’Ukrainien.
- Page 18.
L’Ukrainien s’exécute. Repère l’article. Reprend le papier. Compare les deux, ses yeux virevoltant de droite et de gauche. Il repose les deux papiers tout en laissant échapper un long sifflement d’admiration. Ce qui déclanche chez Tagli un long râle plaintif. Il en faut beaucoup pour impressionner l’Ukrainien. Là, s’il n’avait pas déjà été assis, il aurait fini sur le cul. Vraisemblablement. Pour l’instant, il se rencogne dans le fauteuil et regarde Tagli.
- Putain, mec. 140 millions… on a une chance de cocus.
L’Ukrainien bondit sur ses pieds, « ah ah ! On va palper le gros lot de ce con de jeu de l’Euromillion ! ».
- C’est une malédiction, oui !!! explose son ami, j’en veux pas de ce fric ! C’est 150 millions d’emmerdes !
- Arrête tes conneries Tagli, froidement, l’Ukrainien le calme. Mieux faut avoir du fric que le contraire. Les autres sont au courant ?
- Non, répond son ami, penaud.
- Appelle-les, réunion de crise. Il faut décider de ce que l’on fait.
Docile, Tagli se lève et se dirige vers son téléphone. L’Ukrainien se perd dans ses réflexions, le retour de Tagli le ramène à la réalité
- Ils arrivent. Lénine dormait, il sera là dans cinq minutes. Andréas était en pleine partie de jambes en l’air avec une étudiante française, mais il sera là aussi dans pas longtemps.


Lénine débarque le premier, ensommeillé. Il accepte un café et tente en vain de finir sa nuit dans le canapé. Andréas le suit de près, pestant « putain, j’espére que c’est important !! Elle avait un p’tit cul comme vous en avez jamais vu dans votre pieu ! »
L’Ukrainien les met au courant, sans détour. Les deux nouveaux arrivants se regardent, incrédules et explosent de joie, menaçant de réveiller tout l’immeuble. Tagli les raméne au calme puis l’Ukrainien prend la parole :
- Bon, va falloir voir ce que l’on fait de ce fric. Partage en quatre et chacun de son côté ?
Tagli intervient.
- Non, pas pour moi… t’imagines, Ukrainien, 35 millions d’euros… je saurais même pas comment le dépenser.
Etrangement, Andréas acquiese.
- Ouais, c’est un gros paquet de fric. Des tonnes de vautours et d’amis vont se souvenir de nous, d’un coup d’un seul. Pas envie de me faire emmerder par une bande de bâtards.
- On doit trouver un solution pour se la couler douce sans que personne soit au courant que nous avons ce fric, rajoute l’Ukrainien.
Lénine se lève alors, le regard enflammé :
- Il faut donner l’argent à la cause ! Nos frère ouvriers…
- Raaah ! Ta gueule !! Tu nous gonfle avec ta cause ! s’écrie un Tagli à bout de nerfs.
- On se calme, les gars. L’Ukrainien apaise les deux amis, les mains levées en signe de paix.
Andréas laisse échapper un long soupir.
- ça fait pas dix minutes qu’on est plein aux as et on est déjà à deux doigts de s’étriper.
Le calme retombe sur le salon, chacun perdu dans ses pensées. Soudain, Andréas se lève, arpente nerveusement la pièce, les sourcils froncés. Les autres le regarde pendant une bonne minute, n’osant l’interrompre. Il s’arrête, triomphant.
- Je pense que je viens d’avoir une putain d’idée…
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Message par philoumihadrian Dim 23 Nov 2008 - 13:48

C'est toujours aussi bon.
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Message par albat Dim 23 Nov 2008 - 14:07

J'aurais mis que c'était l'anarchie dans le Yuka, ca fait plus vendeur
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Message par Robb Flynnounet Jeu 27 Nov 2008 - 18:25

L’Ukrainien regardait Tagli qui regardait Lénine qui regardait l’Ukrainien. Les trois regards finirent par converger sur Andréas.
- C’est complètement con comme idée, décréta Lénine.
- Plutôt d’accord pour une fois, ajouta Tagli.
Ils cherchèrent l’appui de l’Ukrainien. Ce dernier s’abîmait dans les affres de la réflexion, visageincliné sur la droite, concentré.
- Non, c’est même intelligent comme proposition, dit-il, repensant à l’idée du rasta.
« Alors voilà, ce fric, ça en fait beaucoup chacun. Imaginons maintenant qu’on se garde disons… deux ou trois millions chacun. Largement de quoi se faire plaisir, s’offrir une baraque, une grosse bagnole, un studio d’enregistrement, des tas de putes et de bières ! Enfin, de se la couler douce quoi ! Reste, au bas mot, 130 briques. On rachète le Pauli ! Il vaut quoi ce club ? 30 millions à tout casser, stade compris… on peut mettre un max de pognon pour développer le club et acheter des joueurs. On est tous des fans, abonnés depuis des années me dites pas que vous en avez pas envie, merde !! Après tout, le club vit encore grâce à nous ».
Tous se rappelaient l’année 2003. Le club avait failli disparaître. Une collecte de fonds à laquelle avaient participé massivement les supporters, la presse locale et même d’autres clubs avait permis de sauver le club.
Lénine intervient :
- Le Pauli est un club anti-fasciste et prolétaire ! Tu veux en faire un club bourgeois et capitaliste ! s’écria le militant communiste, rouge de colère. Ce club appartient aux supporters et…
L’Ukrainien le coupa :
- Arrête. Ce club n’appartient pas plus aux supporters que n’importe quel autre club. Andréas a raison. Si on le rachète, on pourra en faire ce que l’on veut. Ou presque… Et notamment y instaurer une réelle démocratie participative en intégrant les supporters.
- Ça va être une putain d’anarchie si on fait ça, se lamenta Lénine.
- Et voilà, intervient Tagli, le stalinisme pointe le bout de son nez. Mort au anars, hein, Lénine ? J’ai pas oublié Durruti, moi !
Lénine se jeta sur Tagli. Ou plutôt essaya, il y a une forte probabilité qu’il eu atteint son objectif si Andréas ne lui avait pas accroché le pied au passage. Lénine finit lamentablement étalé par terre, ses lunettes à un bon mètre de lui, l’air déconfit. Tagli s’avança pour le relever, la mine tout aussi chagrinée. Les deux amis s’excusèrent d’une petite voix sous l’œil inquisiteur d’Andréas.
L’Ukrainien se racla la gorge et repris.
- Je cite ton Durruti justement Tagli… de mémoire… « Nous vous montrerons, à vous les bolcheviques russes et espagnols, comment faire la révolution et comment l’amener à son terme. Chez vous, il y a une dictature, dans votre Armée rouge, il y a des colonels et des généraux, alors que dans ma colonne, il n'y a ni supérieur ni inférieur, nous avons tous les mêmes droits, nous sommes tous des soldats, moi aussi je suis un soldat. » Vous pigez le truc ? On sera pas plus que des soldats au milieu d’autres soldats dirigeant le club. Un supporter, une voix. Les décisions importantes se prendront en commun. Les joueurs devront aussi de conformer à certaines règles… donner du temps aux jeunes du quartier, faire des dons à des assos liées au club…
- Et ça nous rapporte quoi à nous ? lança Tagli.
- Je croyais que t’en voulais pas de ce fric, avança l’Ukrainien réellement surpris.
Andréas poussa un long cri « OUAAAAIIIIISSS, ON S’EN FOUT DU FRIC !!! ON VA REVOLUTIONNER LE FOOT !!!!! ».
- ça va quand même être un sacré merdier à mettre en place…, se dit l’Ukrainien pour lui-même en regardant le rocker.
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Message par albat Jeu 27 Nov 2008 - 18:46

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Message par philoumihadrian Jeu 27 Nov 2008 - 19:32

C'est enormissime cette story. Une des meilleures que j'ai jamais lu, j'te jure, la vérité.
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Message par Robb Flynnounet Ven 28 Nov 2008 - 22:53

Ils passèrent le reste de la nuit attablé dans la cuisine à refaire le monde, enfin leur club, vidant la réserve de chianti de leur hôte. Refaire le monde, enfin un club, c’est facile lorsque l’on est à la tête de près de 150 millions d’euros. Ce fut de nouveau Andréas qui posa une question essentielle :
- Est-ce que l’un d’entre-vous à de simples notions de gestion ? Non, j’dis ça parce que…
Il se tu face aux trois regards fatigués, aux cernes creusées qui le scrutèrent sous toutes les coutures. Un silence lourd tomba dans la pièce, Tagli le rompit :
- Merde… c’est le genre de détail auquel je pense pas.
L’Ukrainien et Lénine approuvèrent à grand renfort d’hochement de têtes. Enhardi, Andréas reprit la parole.
- Il va falloir que l’on engage un avocat pour défendre notre fric et un gestionnaire pour éviter de le claquer n’importe comment.
L’Ukrainien pivota vers Lénine, posté à sa gauche.
- Appelle ta cousine. L a bombe sexuelle blonde qui a fait des études de droit. C’est un vrai requin, elle va pas laisser filer une telle occase.
La proposition de l’est-allemand déclancha diverses réactions, toutes aussi violentes les unes que les autres. Tagli s’empourpra, Andréas laissa tomber un railleur « on va bien se marrer, tiens… » et Lénine bondit sur ses pieds, l’index doctement tendu et le visage violacée d’indignation :
- Hors de question !! Cette salope capitaliste sans vergogne !! Je lui confierai pas le moindre Kopeck !! Je suis prêt à pisser sur le portrait du grand Vladimir Illich mais ça jamais ! Tu m’entends ! Jamais !
- Ta gueule, tu vas réveiller les voisins et pense à Tagli, argumenta l’Ukrainien sans se départir de son calme, sa réponse ponctuée d’une longe rasade de rouge.

Le principal intéressé tentait vainement de faire passer ses kilos superflus sous la table en compagnie du reste de son corps. Tous savaient que Tagli était éperdument amoureux d’Anneke, la sculpturale cousine de Lénine. Amoureux comme un con, disait même Andréas, c'est-à-dire de façon tout à fait platonique et honteuse, digne d’un élève de collège boutonneux et complexé. Il faut dire, que, desservi par un physique ingrat, à l’exception de son visage bonhomme, le petit pizzaïolo n’était pas franchement un cador de la drague. Et pourtant… Pourtant, pour les vingt-cinq ans de Tagli, Andréas avait organisé une bamboula terrible. Ce dernier savait donc le petit gros complexé par sa propre réussite auprès de la gente féminine. Il avait donc fait venir une de ses « amie » de la Reeperbahn, une Bavaroise surnommée le Goulot par les autres filles et pas seulement pour sa capacité à descendre proprement une bouteille de vodka pour faire lâcher le fric à des touristes venus s’encanailler dans les bar à strip-tease où elle gagnait son pain. Amanda, de son vrai nom, avait donc pour mission de mettre le grappin sur Tagli et de lui faire passer une nuit de folie. Ce fut mission accomplie, mais lorsque Andréas voulut la payer, elle refusa, « tu rigoles ! C’est moi qui devrais te faire payer ! Ton pote est monté comme un âne et c’est une vraie tornade au pieu. Je crois que je peux quitter le métier après ça ». Andréas lâcha l’affaire à Tagli un soir de beuverie. Le petit gros ne laissa rien transparaître de ses sentiments. Le cercle des quatre amis faisait comme-ci mais, d’une certaine manière, Tagli avait gagné une once de respect supplémentaire de la part de ses potes.

Lénine s’affaissa sur sa chaise, le regard dans le vague. Machinalement, il attrapa son téléphone portable. Il chercha un numéro dans le répertoire et se colla l’appareil à l’oreille.
- Il est six heures, avança Andréas. On va peut être la déranger, non ?
Lénine secoua négativement la tête.
- Non, elle est levée. Elle bosse, tu comprends, lâcha-t-il, venimeux comme un cobra sournois.
La conversation fut brève et visiblement glaciale comme un blizzard sibérien. Lénine raccrocha, « j’ai perdu tout honneur… » se lamenta-t-il. Après un long soupir, il ajouta « elle accepte de nous rencontrer, elle m’a donné rendez-vous à neuf heures dans un bar du centre ». Il laissa alors lourdement tomber sa tête sur la table, vaincu.
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Message par philoumihadrian Ven 28 Nov 2008 - 23:11

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Message par Robb Flynnounet Sam 29 Nov 2008 - 20:15

Les quatre amis s’entassèrent dans la Fiat Punto décrépite de Tagli. La voiture s’inséra dans la circulation, personne ne pipait mot, tous cassés par cette quasi nuit blanche. Ils arrivèrent au bar en avance. Leur arrivée fut remarquée en cette heure matinale. Le bar affichait un certain standing. Les serveurs, en chemise blanche, tablier et pantalon noir, petit nœud pap’ tout aussi noir, voltigeaient gracieusement entre les tables tirées à quatre épingles, servant du Monsieur Madame en même temps que cafés et croissants. L’Ukrainien fit comprendre au serveur, tout juste sorti de l’adolescence, qu’ils n’étaient pas là pour déconner. Après avoir dégluti, le jeune homme les installa le plus loin possible des immenses baies vitrées qui donnaient sur des immeubles cossus au dessus desquels surnageait le sommet du beffroi de la mairie.

Les quatre cafés arrivèrent en même temps qu’Anneke. La gente masculine présente suivit plus ou moins discrètement la jeune femme durant sa progression vers la table des quatre garçon. Anneke portait un ensemble veste et jupe beiges, très classe et sobre qui rehaussaient sa taille fine, ses longues jambes et son opulente poitrine. Ses cheveux blonds tirés en arrière étaient réunis en un austère chignon découvrant son front parfaitement lisse et mettant en valeur ses yeux d’un bleu profond, très légèrement maquillés tout comme ses lèvres pulpeuses.
- Putain, elle aurait fait bander le troisième Reich tout entier… lâcha un Andréas rêveur.
Tagli, pour sa part, avait commencé sa lente descente qui, irrémédiablement, l’entraînait vers le sol moquetté. Lénine gémissait, tel un petit animal paralysé face un prédateur. Seul l‘Ukrainien gardait son calme, sirotant son café, un arabica italien à 2 euros cinquante. Fallait pas gâcher quand même.
La cousine de Lénine se planta devant le quatuor.
- Bon, j’ai pas de temps à perdre les nazes, grouillez-vous.
Ce fut l’Ukrainien qui répliqua.
- Déjà, tu pourrais éviter de nous manquer de respect. Dans une minute, tu nous mangera peut être dans la main. Ensuite, tu t’assois et tu commandes, c’est nous qui régalons.
Sciée par l’assurance et la voix sans appel du quarantenaire, elle obtempéra. De mauvais gré, certes mais elle se retrouva assise face aux quatre garçons, une mimique dédaigneuse sur son joli visage.


Elle commanda un thé et croisa les bras.
- Alors ?
L’Ukrainien continua à parler au nom des quatre :
- On a une proposition à te faire.
Au fur et à mesure du récit de l’est-allemand, le visage d’Anneke passa de l’incrédulité à la concentration la plus extrême.
- Faisable, dit-elle une fois qu’elle eu la parole. Vous gardez deux millions et demi chacun, le reste est mis en commun sur un compte. Vous créez une société anonyme d’un capital de 150 millions. Une sorte de fond d’investissement ou de société par actions.
Lénine blêmit nettement à ces mots, sa cousine poursuivit sans s’émouvoir.
- Ensuite, vous placez votre argent comme vous l’entendez. Cela dit, un club de foot, c’est un gouffre financier. Elle happa son sac à main et tendit à l’Ukrainien une carte de visite. Appelez cet homme de ma part, un ancien prof d’économie. Il s’est retiré des affaires, mais c’est un virtuose de la gestion. Et un fan de foot. Il vous aidera peut être.


Elle se leva. L’Ukrainien la retint par le bras et la fit se rasseoir tout en douceur, sourire à l’appui.
- Quoi encore ?
- Il nous faut un avocat pour défendre nos intérêts… négocier le rachat du club… les contrats des joueurs, de l’entraîneur.
Anneke laissa échapper un petit rire nerveux. Puis un second à l’annonce de la somme proposé par l’Ukrainien. Andréas s’étrangla avec son café, Lénine frôla la syncope et Tagli, réapparu de dessous la table, tel un diablotin joufflu de sa boîte.
- ça ira pour moitié moins. Allez voir Ebbert. Et contactez-moi de nouveau.
- Un dernier point.
Les trois autres se figèrent, visiblement nerveux. Anneke lui fit signe de poursuivre d’un mouvement de menton.
- Un dîner avec Tagli ici présent la semaine prochaine. Tu choisis le jour et le resto, il paye. C’est une condition sine qua none.
Tagli s’effondra de nouveau, accompagnant son affaissement d’un bruit indistinct proche du « gneu ». Andréas arborait l’air du parfait ahuri et Lénine répétait sans cesse « Mais… mais… mais » imitant brillement un chèvre sénile.
- C’est d’accord, lança Anneke en quittant la table. Elle les salua de la main et s’éclipsa.
- Putain, observa un Andréas rêveur, quelle chute de reins…
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Message par philoumihadrian Sam 29 Nov 2008 - 21:12

C'est toujours aussi puissant.

Je suis addict.
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Message par Robb Flynnounet Jeu 4 Déc 2008 - 19:00

Le professeur Es économie et gestion Samuel Moïse Ebbert vivait dans une des banlieue cossues d’Hambourg. Des villas aux toits noirs, arborant chacune une Mercedes ou une Porsche comme ornement sur leurs devantures, jouaient à cache-cache dans des petits parcs parfaitement entretenus, constellés de sapins et de parterres de fleurs tirés au cordeau. Toutes sauf celle du professeur… sa maison dénotée nettement, plus petite, avec un parc relevant pus de la jungle que du jardin à la française, une vieille Audi datant vraisemblablement d’avant la chute du Mur de Berlin garée devant. L’homme avait courtoisement accepté de les recevoir après leur appel du matin. Intrigué, il leur avait donné rendez-vous en milieu d’après-midi, après sa sieste quotidienne.

Tagli gara la Fiat dans la rue et c’est à pied que les quatre amis parcourent les cinquante mètres séparant la route de la maison. Ebbert sortit sur le palier pour les accueillir. Aux regards qu’ils échangent, les quatre garçons comprennent qu’ils sont tous aussi étonnés les uns que les autres par la mise du professeur. C’est un gaillard de près de deux mètres, larges d’épaules et de torse, les cheveux blancs et longs, tout comme sa moustache. Il porte des vêtements qu’on imagine plus sur un ado, baggy en jean et T-Shirt noir avec l’inscription « 666 », Vans aux pieds. Le sourire est chaleureux et la poignée de mains ferme. Il convie, d’une voix chaude et profonde, ses invités à l’intérieur. Il y règne un indescriptible capharnaüm où s’entassent livres, revues, œuvres d’art diverses, appareils informatiques. Seul le salon semble échapper au bazar.

Ebbert fait asseoir les quatre jeunes gens sur de gris fauteuils moelleux, s’éclipse dans la cuisine et revient les bras chargés de bières.
- Alors, c’est quoi cette histoire ? Votre coup de fil m’ayant intrigué, je me suis permis d’appeler Anneke. Vous voulez réellement racheter le Pauli ?
Lénine est le premier à répondre.
- En effet, professeur Ebbert. Je pense que ma cousine vous a expliqué comment nous avons gagné cet argent. Et comment nous voulons l’utiliser.
- OK. D’abord, tu laisses tomber le vouvoiement et le professeur. Tu m’appelles Sam. Tes potes font pareil.
Le professeur se rencogne dans son fauteuil, s’octroie une longue rasade de bière et poursuit les yeux pétillants :
- votre idée est pas con. Seulement complètement branque. Je m’explique. Le bon côté, c’est que les sommes engagées dans la création d’une entreprise peuvent ne pas être imposables. Par contre, la gestion de votre boîte, c’est coton. Enfin, je devrais dire l’autogestion. Vous allez mettre ça en place de quelle manière ? Vous devez absolument définir les conditions d’accès à la direction du club. Vous quatre, pas de problème en tant qu’actionnaires majoritaires, vous l’obtenez de droit mais les autres supporters ?
- Il est hors de question que la sélection se fasse sur des motifs financiers, du moins pas seulement, décréta Lénine. Les autres opinèrent du chef.

Ebbert se lève et se met à faire les cent pas dans son salon.
- Je peux mettre de la musique, ça m’aide à réfléchir, dit-il en se dirigeant vers une chaîne hi-fi dernier cri.
Quelques secondes plus tard, la basse lancinante de Black Sabbath emplit l’espace sonore de la pièce, bientôt suivie par la voix si caractéristique d’Ozzy. La voix du professeur couvre la mélodie lorsqu’il reprend : « il semble aussi logique que les abonnés puissent s’exprimer… mais que faire pour tous les supporters qui ne le sont pas ».
En élève lambda, Tagli lève alors le bras « et si nous inventions une sorte de nationalité du Sankt-Pauli ? ».
Les autres le regardent, incrédules. Le professeur stoppe sa progression, sourcils froncés à nouveau, il cogite dur et laisse tomber un « l’idée me parait pas mal… ».
- Euh… vous pourriez m’expliquez ? Parce que là, comme ça de suite, j’vois pas, intervient Andréas.
- Je crois saisir, coupe Lénine. Pour pouvoir voter et participer à la gestion du club, il faudra remplir une condition, être abonné.
- Et les gens qui ne peuvent pas venir au stade parce qu’ils habitent à Berlin ou Munich ? contre-attaque Andréas.
C’est l’Ukrainien qui lui apporte une réponse, ayant à son tour saisi l’idée de Tagli.
- Adhésion à un fan-club par exemple, vive Internet et la démocratie cybernétique… la nationalité sankt-paulienne serait liée à l’adhésion au club ou à un fan-club affilié. Chaque supporter aura une carte et un compte Internet. Chaque décision importante sera soumise au vote. Choix de l’entraîneur, son éventuel renvoi, choix du sponsor, achat des joueurs, etc…Pour tout ce qui est gestion courante, on laisse la structure en place.
Ebbert applaudit des deux mains, jovial « génial, ça me rappelle 1968 ! J’ai un peu de LSD en rab’, ça vous tente ? ».
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Message par philoumihadrian Jeu 4 Déc 2008 - 19:14

C'est extraordinaire, va falloir que je sorte mon dictionnaire des synonymes pour pas me répéter.
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Message par albat Jeu 4 Déc 2008 - 19:16

j'te casse le cul tellement que c'est beau
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Message par Mr Valentine Jeu 4 Déc 2008 - 19:41

Trop de pipes, tue la pipe.
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Message par Robb Flynnounet Jeu 4 Déc 2008 - 22:39

ouais arrêtez, je peux même plus uriner avec vos conneries, j'ai le gland en feu
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Message par philoumihadrian Jeu 4 Déc 2008 - 22:43

Qu'est-ce qu'on peut y faire si t'as la grande classe?
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Message par Bombi (bullshit) Sam 6 Déc 2008 - 14:11

t'as tellement la grande classe, qu'on dirait du rohff.
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Message par Mr Valentine Sam 6 Déc 2008 - 14:16

Haha.
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Message par Robb Flynnounet Dim 7 Déc 2008 - 22:55

L’Ukrainien se tenait à sa fenêtre. Il faisait un temps superbe, soleil et ciel bleu en ce début de mois de juin. Il fumait un clope et il avait mis de la musique. Le Velvet Underground. Un livre ouvert devant lui, un putain de bon livre. Un auteur chilien répondant au patronyme de Letelier. Il avait réussi à le transporter au fin fond du désert d’Atacama. L’Ukrainien attendait un coup de fil. Anneke devait appeler, c’était aujourd’hui qu’au nom d’investisseurs désirant conserver l’anonymat elle allait négocier le rachat du Pauli. Ebbert avait tenu à l’accompagner. Le problème n’était pas tant de savoir si le club était achetable mais combien il faudrait poser sur la table. Il se replongea dans la lecture de son bouquin.

L’appel ne survint jamais. Par contre, l’Ukrainien, toujours à sa fenêtre, suivait une partie de foot effrénée entre les gamins du quartier, le parking de l’immeuble servant de terrain lorsqu’une BMW fit son apparition. Les gosses s’écartèrent et restèrent bouche bée en admirant la bagnole. Ils frôlèrent l’hystérie lorsque Anneke en descendit brandissant une bouteille de champagne. La portière passager pivota à son tour laissant échapper un nuage de fumée bleutée. Ebbert, joint et sourire aux lèvres. L’Ukrainien les salua de la main et partit leur ouvrir happant son téléphone au passage pour appeler les trois autres.

L’Ukrainien émergea le lendemain tard dans la matinée. Sa femme était sortie, il trouve un petit mot. Aujourd’hui, c’est shopping. Malgré l’heure tardive du coucher, elle a réussi à lui laisser un vrai repas tout prêt, préparé le matin. Pour redevenir totalement humain, l’ex-veilleur de nuit boit d’abord un bon litre de café. Posé sur la table, le Hamburger Morgenpost l’attend sagement. Le rachat du Pauli fait marcher la rotative depuis trois jours. On s’interroge sur les mystérieux acheteurs. Anneke sert de porte-parole. Elle fait front, cassante, imperturbable. Plus d’un journaliste la haï déjà. Quant elle a révélé la volonté des nouveaux patrons du club de « donner le pouvoir au supporters », les éditos, pour ou contre, ont fleuri, radios et télés ont organisé des débats, une manif spontanée de supporters, joyeux et braillards a même envahi le centre-ville, brandissant fièrement leur carte d’abonnés. L’Ukrainien se remémore alors un bouquin de science-fiction qu’il a lu récemment, Des milliards de tapis de cheveux, il en a retenu une citation : « toutes ces étoiles et toutes ces planètes sont à moi. Tout cet espace insaisissable est mon domaine. Là où s'exerce ma volonté et où ma parole fait loi. Mais le pouvoir, le véritable pouvoir, n'est jamais celui qui s'exerce sur les choses, fussent-elles des soleils ou des planètes. Seul compte le pouvoir que l'on a sur les hommes ». Le pouvoir… il soupire. Ce pouvoir, ils l’ont. Le faire partager ne sera pas aisé. Ebbert prépare les nouveaux statuts du club. Le vieux ne dort plus depuis trois jours, gobant pilules bleus sur pilules rouges, pris d’une frénésie créatrice.

Sonnerie de téléphone, l’Ukrainien répond d’une voix pâteuse. C’est Tagli.
- Salut. Faut qu’on se voie. Ebbert a fini. Il a des cernes, c’est des containers… il veut nous voir d’ici une heure chez lui, je passe te prendre ?
- OK. Et les autres ?
- Ils sont déjà là-bas, le vieux a une console dernier cri et un vidéoprojecteur. T’ajoutes à ça des bières et de la marijuana à l’œil… il la cultive lui-même.
L’Ukrainien coupa court.
- Il veut nous voir pourquoi ? Enfin, je veux dire à part les nouveaux statuts du club
- Un pote à lui est arrivé en Allemagne. Un Grec je crois… apparemment, il a ses entrées dans le foot. Il connaît pas mal d’agents de joueurs, des entraîneurs.
- Bon, on va voir ça…
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Message par philoumihadrian Dim 7 Déc 2008 - 23:02

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Message par Robb Flynnounet Sam 13 Déc 2008 - 10:35

Ebbert se tenait au milieu de son salon, les yeux hallucinés par les psychotropes et la fatigue. Il présenta son invité à Tagli et l’Ukrainien. Il n’était pas Grec mais Turc. Pour Tagli, sortis de l’Allemagne et l’Italie, tous les autres pays se valaient. Mehmet Dogan était un homme élégant, au costume italien impeccable. Le genre de fringue qui tombe au millimètres et qui vous pose un bonhomme comme il faut. Le regard bleu acier, des sourcils noirs fournis, des moustaches tout aussi sombres et qui auraient vraisemblablement pâlir d’envie n’importe quel mousquetaire du Roi de France, les dents blanches et le crâne rasé, luisant, Dogan donnait une impression de sérénité que confirmait sa voix, à la fois grave et douce et ses manières posés.
Il sirotait une eau gazeuse, non pas par conviction religieuse mais parce qu’il aimat ça, tout connement. Tagli et l’Ukrainien s’assirent, imités par Andréas et Lénine. Ebbert s’affala dans un fauteuil et s’assoupit rapidement bercé par le récit de son invité.


- Lorsque le professeur m’a contacté à Istanbul, j’ai répondu positivement à sa demande d’aide. Pour être franc, il pense que je pourrais, avec votre accord, m’occuper de la cellule de recrutement de votre club. Et pour être tout à fait honnête, je suis un aventurier. J’ai été tour à tour marin, barman, chef d’entreprise, révolutionnaire, concessionnaire auto et j’en passe.... J’ai fait plusieurs fois le tour du monde et fortune, ai été ruine autant de fois. Notamment, parce que la justice m’a demandé des comptes à la fois en Allemagne et en Turquie et que les amendes ont dû être payées. Il balaya d’un geste de la main ses dernières remarques. Elle l’ont été ! reprit-il, Je vis désormais libre comme l’air et un salaire régulier n’est pas a négligé. J’ai gardé de nombreux contacts dans le monde du football. D’ailleurs pour vous prouver ma bonne foi et ma volonté, voici.
Il tendit à Andréas, assis à ses côtés, un papier plié.
- Ce sont des noms, quatre. Je peux contacter ces entraîneurs via des amis. En moins de 24 heures.
Andréas émit un sifflement.
- Ah, quand même…


Les trois autres se tournèrent vers lui, bouillants d’impatience. Le métalleux faisait de la rétention volontaire d’information encore plus effrontément qu’un ministre de l’information d’une république bananière. Le tout, petit sourire de sadique au coin des lèvres. Lénine explosa : « Andréas , file ce papier ou dit nous les noms !!! ».
Andréas se racla la gorge. Prenant une pose théâtrale, il se lança dans une catastrophique imitation d’Anne Will.
- Les nominés sont… Jorge Campos, le Mexicain.
- Pas mal, laissa tomber Lénine.
- … Jean Tigana…
- il va apprécier notre système de fonctionnement, observa Tagli.
- …Otto Rehhagel…
Un ange passe.
- … et Franck Rijkaard !
- Quoi ! Rijkaard !! Duo de voix étonnées en Fa mineur par Tagli et Lénine.


L’Ukrainien, pour sa part, regardait Dogan, les yeux plissés.
- Vous êtes apparemment un homme utile, monsieur Dogan. Mais… quelles garanties avons-nous qu’un de ces quatre là signe ?
Le Turc sourit, sortit avec des gestes calculés un cigare de la poche de son costume, et l’alluma tout aussi calmement.
- Aucune. Toutefois…
Il se pencha et tendit un nouveau papier, cette fois-ci à l’Ukrainien,
- Je me suis permis de contacter un joueur qui, je le savais, serait vraisemblablement intéressé par votre affaire. Si vous êtes d’accord, vous, ou l’un de vos représentant pourrez le rencontrer dans deux jours à Munich.
L’Ukrainien ouvrit le papier plié en deux, sourit.
- Je ne suis pas étonné. Nous enverrons la personne qui représente nos intérêts. Quant à l’entraîneur, les supporters décideront. Ce sera un bon test pour voir comment notre démocratie participative fonctionne.
Dogan salua ces paroles d’un franc sourire, cigare levé.
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Message par Mr Valentine Sam 13 Déc 2008 - 16:28

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Message par Robb Flynnounet Dim 14 Déc 2008 - 14:25

Tagli émergea laborieusement d’un court sommeil. Il poussa un soupir d’aise en s’étirant dans les draps de soie noir. Les draps de soie noir, c’est classe, pense Tagli, non vraiment, plus doux, tu meurs, et quand ça fait des petits reflets en chopant la lumière, y’en un truc électrique qui passe dans l’air, un peu comme quand Elvis gigote du bassin. Le regard du pizzaïolo se tourne vers la salle de bain. Anneke est en train de se maquiller vêtue en tout et pour tout d’un string noir. C’est encore plus électrique que des draps noirs, un string, surtout portée par une fille possédant l’anatomie de l’avocate. Elle revient vers lui, ses seins et ses hanches ondulant au rythme de sa marche. Tagli soupire de nouveau. Il a encore du mal à croire que s’est à lui que ça arrive.

La veille au soir, il a emmené Anneke au resto selon l’accord passé quelques jours plus tôt. Tagli se sentait un peu boudiné dans son costard pourtant taillé sur mesure. Lorsqu’il s’est présenté à la porte du duplex d’Anneke en plein centre d’Hambourg, bouquet de fleurs en mains, il se sentait encore plus ridicule et déplacé… en ouvrant elle a souri, lancé un « t’es mimi » et lui a collé une bise sur la joue. Tagli a failli s’évanouir en voyant la tenue de sa compagne de la soirée. Peu de tissu, mais aucune vulgarité. A tomber… Le resto est chic. Non, ultra-chic. Le gratin de la ville s’y côtoie, ça cause finance et politique, tout en retenue. Tagli se sent totalement hors de son monde. Il ouvre pourtant la carte. Et frôle de nouveau l’évanouissement.
- Anneke ! Une entrecôte a 50 euros ! Et t’as vu le prix du pinard ?
Anneke hausse un sourcil.
- ça te plait pas ?
- Pour 50 euros, je connais des petits restos près du port où tu te fais péter le bide et l’ambiance sera certainement moins coincé du cul.
Sa dernière remarque semble grandement choquée une austère dame à la table voisine.
Tagli prend la main d’Anneke et se lève.
- Allez on se casse !
Elle se laisse faire, émettant un rire cristallin, visiblement très amusée par la situation.
- Sayonara pauvres cons !!! lance un Tagli hystérique en sortant du resto.
Ils finissent dans un resto argentin tenu et fréquenté pas des immigrés de la Pampa, grillades et tango au programme. Du vin aussi, vino tinto chileno. Un peu éméchés, Tagli a raccompagné Anneke chez elle. Et vlan, traquenard, en deux temps trois mouvements, il se retrouve dans le lit de l’avocate pour une partie de jambes en l’air. Une parti qui dure, un véritable test d’endurance.

- Bon, j’y vais. Mon avion décolle d’ici une heure et demie.
Anneke embrasse Tagli, avant de se précipiter vers la sortie. Elle lui envoie un trousseau de clés, « les doubles ! A demain ! ». Tagli se redresse alors. Nouveau soupir, lente progression vers la salle de bain, vin et sexe rendent le réveil pas facile même si le petit gros a le cœur léger. Douche brûlante, café, et vous êtes un peu plus humain. Il attrape ensuite un dossier laissé par sa nouvelle chère et tendre. La veille, l’avocate a fait une mise au point avec les joueurs. Que les rats quittent le navire s’ils ne sentent pas prêts à suivre la nouvelle politique du club, les autres sont les bienvenus. Bilan, une moitié d’effectif pointe présent. Tagli parcourt la liste, attentivement. Des jeunes, quelques anciens, deux trois gars dans la fleur de l’âge qui espèrent une montée… Meggel, Rotenbach, Gunesh, Egen, Ludwig, Schnitzler… des noms que Tagli connaît sur le bout des doigts. Une bonne base. Pas les meilleurs des meilleurs mais des joueurs sur qui on peut compter. N’empêche que, il va falloir sacrément renforcer le groupe pour viser la montée. Cette pensée le ramène à Anneke. Elle doit être dans l’avion à l’heure qu’il est. Dans sa valise, un contrat ficelé par Ebbert. Dogan a effectivement contacté l’un de ses amis italiens, agent de joueurs. Et Tagli se remémore le nom inscrit sur le petit papier « Lucarelli ». Relégué en série B, son équipe, Parme, cherche à dégraisser son effectif. De plus, l’homme n’a jamais caché ses sympathies communistes et gauchistes. Dogan n’a eu aucun mal à ferrer son premier gros poisson. Un attaquant de ce niveau, c’est pas loin de 30 buts assurés en division 2 allemande. L’Italien a même été jusqu’à donner un accord de principe sous réserve de quelques clauses précises dans son contrat. Tagli soupire et murmure :
- Va falloir autant assurer que cette nuit ma chérie…
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Message par Mr Valentine Dim 14 Déc 2008 - 16:05

Alchimiste (belle bite) a écrit:want
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Message par Daguinovitch Dim 14 Déc 2008 - 16:41

Je ne peux que lancer un :

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Message par Robb Flynnounet Dim 14 Déc 2008 - 23:25

Les quatre se réunirent dans la soirée. Il devaient retrouver Dogan et Ebbert plus tard dans la nuit. Le lieu de rendez-vous était la pizzeria dans laquelle Tagli continuait à travailler. Avant l’arrivée de leurs invités et salariés, ils discutèrent de tout et de rien puis Andréas posa la question :
- Vous allez faire quoi de votre fric ? Enfin, j’veux dire, à part le club, quoi !
Il y eu un court silence. L’Ukrainien attrapa une cigarette, l’alluma, souffla la fumée façon chasseur de primes du grand Ouest américain.
- On va acheter un nouvel appart’ avec ma copine. Et faire un gosse. Elle a 34 ans, on peut plus trop attendre. Peut être que l’un d’entre vous sera le parrain s’il est sage. Peut être même les trois, lâcha-t-il dans un petit sourire.
Il eut droit à une salve de félicitations et une tournée de chianti.
Lénine se racla la gorge.
- Je sais pas trop ce que je vais faire. Hors de question que j’abandonne la Lutte ! C’est la seule certitude…
- ben moi, s’avança Andréas, je vais aussi changer de baraque. Une pas trop grosse. J’ai juste besoin d’une pièce transformée en studio et d’une grande chambre pour choper tranquille.
Les autres rigolèrent.
- Mets des draps en soie dans le lit, mon pote, lui conseilla Tagli.
- Au fait, t’en es où avec ma cousine ? tente Lénine, goguenard.


Tagli déglutit en regardant Lénine puis ses yeux s’attardèrent sur les autres. Il hésita. L’Ukrainien vint à son secours, le ton docte.
- « La vérité est trop nue, elle n’excite pas les hommes », c’est de Jean Cocteau, un Français. Alors, dis nous la vérité, elle nous excitera moins que la cousine de Lénine.
Tagli lâcha l’affaire ce qui provoqua des hurlements, des rires et des blagues vaseuses et en dessous de la ceinture de la part des autres. Le gérant de la pizzeria et patron de Tagli fit dégager les derniers clients, baissa les stores métalliques puis offrit sa tournée d’Asti tout en mettant du Toto Cutugno à fond. Ils entendirent à peine Dogan tambouriner à l’entrée.
- Vous fêtez un truc ou quoi ? s’enquit-il étonné.


Informés, Dogan et Ebbert s’associèrent aux agapes. Vers deux heures du matin, l’ambiance éthylique tomba un peu, les discussions se firent plus calmes et sérieuses. Dogan, toujours le cigare visé au bec, sorti l’un de ses petits papiers de sa poche de costume tel un magicien exhibant un lapin tiré d’un chapeau. Il le tendit à l’Ukrainien assis à ses côtés.
- J’ai passé la journée au téléphone avec des vieux copains. Voici une liste de joueurs libres et de ceux susceptibles de quitter leurs clubs Certains pourraient nous rejoindre. Je peux les contacter si vous le souhaitez. A vous de voir lesquels vous intéressent. Simple conseil, pour les transferts, passez vous de l’avis des supporters. C’est une histoire de bon sens. Un vote public, l’affaire traîne, vous êtes grillés. Ils pourront toujours voter la mise sur liste de transferts des recrues si elles ne s'imposent pas…
L’Ukrainien happa le papier.
- Les transferts, c’est nous six et le futur entraîneur.
- Alors ? questionna Andréas.
- Pour les connus, Kuffour, Musampa, Tacchinardi. Et un certain Seyfo Soley, un Gambien de 28 ans, international. Franklin Salas, un attaquant équatorien, il jouait à l’Etoile Rouge de Belgrade. On peut les signer gratis. Pour les autres, ça va se négocier. Christopher Toselli, un gardien chilien qui évolue à l’Universidad Catolica. Patrick Owomoyela, le défenseur de Dortmund… lui, je prends de suite. Pascal Bieler de Essen, lui aussi est sur le départ. Juri Judt ? Vous connaissez ?
- Ouais, assena Andréas, un milieu accrocheur comme un pitbull, il joue à Greuther Furth, sors le chéquier ! Bieler a été sélectionné en Espoirs, Judt aussi.
- Bon, on va voir ça, d’ici quelques jours on connaîtra le nom du coach, ça aidera pour le choix des nouveaux arrivants… conclut l’Ukrainien en pliant le papier en deux.
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Message par philoumihadrian Dim 14 Déc 2008 - 23:27

philou_lou+terrorist= Anarchy in the bundesliga
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Message par Robb Flynnounet Mer 17 Déc 2008 - 23:07

Le taxi déposa Anneke devant un petit hôtel cossu, à l’architecture typiquement bavaroise, de la banlieue chic de Munich, non loin du technopôle. Le coin était verdoyant, la pelouse planté de pins, on s’attendait à tout instant à voir apparaître un écureuil. Une ambiance carte postale, très bucolique qui fut instantanément brisée par des cris dignes d’un supporter bourré à la bière comme une otarie. Un groupe de jeunes hommes dégradaient méticuleusement la pelouse en disputant un match acharné sous le regard bienveillant d’un homme d’une cinquantaine d’années. Ce dernier, apercevant Anneke, se dirigea vers elle.
- Signora Klenz ? Je suis Bartoloméo, l’agent de Cristiano. Il nous attend sur la terrasse.
Bedonnant et frappé par la calvitie, Bartoloméo devait avoir dans les cinquante ans. Il parlait un allemand parfait teinté d’un léger accent italien. Il précéda Anneke le long de l’honorable bâtiment pour finir pas déboucher sur une terrasse de bois, exposé plein sud où l’ombre était ménagé par de grands parasols blancs. Le joueur italien se leva, sourire aux lèvres, il fit une baise-main à l’Allemande.
- Heureux de vous rencontrer. Vous désirez boire quelque chose ?
Il avait la classe, ce Lucarelli, se dit Anneke. Posé, bien élevé, grand et élancé. Il ne parait pas allemand mais son agent traduisait ses paroles Il attendit que le rafraîchissement de la jeune femme arrive pour entrer dans le vif du sujet. Au bout d’une heure de négociations à la baïonnette, l’Italien et Anneke étaient proches d’un accord. Le téléphone de l’avocate sonna.
- Excusez moi, monsieur Lucarelli… Oui ? Salut, cousin. Hum, hum… D’accord. Très bien. Oui, c’est en cours. Je te rappelle dans l’après-midi quand je serais posée dans mon hôtel.
La conversation achevée, Anneke rangea son portable puis se tourna, souriante, vers Lucarelli.
- Monsieur Lucarelli, c’était l’un de mes patrons. J’ai une nouvelle à vous transmettre. Nous connaissons le nom du nouvel entraîneur du Sankt-Pauli. Il s’agit de Frank Rijkaard. Et il semblerait qu’il soit très favorable à votre arrivée sur les bords de l’Elbe. Bien évidemment, mes employeurs souhaiteraient qu’au cours de la conférence de presse que je donnerai demain j’annoncerai sa nomination et le nom de la première recrue, vous.
L’Italien acquiesça, songeur.
- Je ne sais pas qui sont vos employeurs. Mais, je dois dire que leur projet un peu fou me plait. Et arriver à convaincre un entraîneur de l’envergure de Rijkaard est une preuve de l’ambition. Bien ! Je signe où ? conclut-il dans un grand sourire.
Anneke fit glisser le contrat sur la nappe d’albâtre. D’un geste ample, l’attaquant italien parapha son contrat. Puis commanda du champagne pour le fêter.
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Message par philoumihadrian Mer 17 Déc 2008 - 23:09

Rijkaard m'a fait bander à la grande époque du Milan.

Et Robb me fait bander avec sa story classieuse.
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Message par Bombi (bullshit) Ven 3 Avr 2009 - 21:39

robb, ajax ou mon cul, t'as dit que tu faisais péter la suite maintenant...
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Message par Ajax Ven 3 Avr 2009 - 22:17

L’Ukrainien arpentait les quais de l’Elbe. C’était un jour de décembre froid et sec. Il finit par s’asseoir sur un banc pour attendre Andréas. Un rapide coup d’œil à sa montre l’informa que le rasta ne tarderait plus. L’Ukrainien tira une cigarette du paquet planqué au fin fond de la poche de son manteau. Il tira une longe bouffée. La nicotine l’apaisa et il se laissa aller quelques instants, sentant la faible chaleur du soleil sur son visage. Il se redressa et son regard dériva avec les eaux noires du fleuve. Pendant un court instant les tourbillons noirs qui se formaient à la surface lui renvoyèrent l’image chaotique des événements de ces dernières semaines. L’été avait été enfiévré. Peu après sa prise de fonction, Rijkaard avait donné une liste de noms. Dogan et ses contacts s’étaient mis au travail. De nouveaux joueurs étaient venus renforcer l’équipe. Des Néerlandais, ça n’avait étonné personne. Le gardien d’Utrecht, Michel Vorm, le défenseur central Christian Kum arraché à Den Haag et le vieux briscard Musampa. Le reste du budget transferts avait permis l’enrôlement de joueurs allemands, les jeunes milieux Juri Judt et Thomas Holtby et le défenseur Owomoyela. D’un point de vue sportif, l’équipe réussit à tenir son rang, occupant la seconde place derrière Fribourg qui menait un train d’enfer. Le Pauli affichait un excellent bilan. En seize matches, il avait triomphé neuf fois, fut contraint au partage des points à six reprises et une seule défaite était à déplorer contre Fribourg justement. Les joueurs jouaient aussi le jeu hors du terrain, et de manière plutôt volontaire d’ailleurs, donnant du temps et de l’argent aux jeunes du club et aux associations du quartier
Non, la crise couvait en coulisses. Le système mis en place avait plutôt bien fonctionné dans les premiers temps. Les supporters s’exprimaient, débattaient, dirigeant en votant. Or, depuis un mois, la crise ne couvait plus, elle éclatait ouvertement. Aux yeux de l’Ukrainien ne n’était pas une faille dans le système selon les mots d’Ebbert mais bien une crise politique. Un jour, un de ses profs d’histoire avait dit à l’Ukrainien « l’Histoire ne ressert jamais deux fois le même plat ». L’étudiant qu’il était avait contesté, argumenté et tenté de prouver le contraire… guerres, révolutions, crises cycliques furent ses alliés dans le débat. Le professeur, sagement, écouta puis contre-attaqua posément démontant les arguments de son élève l’un après l’autre. L’Ukrainien s’inclina. Pourtant, en cet instant, il avait la désagréable impression d’être replongé dans l’Allemagne des années trente. La démocratie participative qu’ils avaient mis en place était contesté, ballotté, mise à mal. Une citation célèbre de la pièce de théâtre de Racine, Andromaque, lui revint soudain à l’esprit : « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? », ça collait parfaitement à la situation… et le serpent avait un visage.

Andréas arriva, tête rentrée dans les épaules, air renfrogné.
- ‘lut, lâcha-t-il, tristement. Tu vas ?
- Pas mal, et toi ?
Il marmonna dans sa barbe une réponse inaudible puis râla ouvertement : « comment veux-tu que j’aille ?! Pas bien ! On est en train de se faire enfler dans les grandes largeurs et on reste là, à attendre ! Tagli pense au derrière de sa copine ! Tu connais sa dernière idée ? S’acheter une villa en Toscane et ouvrir une espèce de relais-restaurant !! J’te parle pas de cet abruti de Lénine, il passe encore plus de temps à la sortie des usines. Avec sa tronche illuminée et son sourire béat, il clame que demain la Révolution viendra et que nous devrons l’accueillir à bras ouvert ! Une belle salope, oui ! ». Il shoota de rage dans un caillou qui finit sa course dans le courant de l’Elbe en un plouf pathétique.
- Et alors, philosopha, l’Ukrainien, que veux tu faire ? Les supporters choisiront.
Andréas poussa un petit gémissement plaintif. L’Ukrainien le comprenait. Le métalleux avait été le premier à s’apercevoir des manœuvres de Franz Van Tropp. Ils avaient prévenu les autres rapidement. Mais trop tard. Van Tropp était avocat, jeune, dynamique, sans scrupules du style dont les dents rayent votre parquet irrémédiablement. Gueule d’ange, sourire de top-model, la raie bien au milieu, costard italien hors de prix et de la tchatche en veux-tu en voilà. L’Ukrainien avait eu envie de le violenter dès qu’il avait aperçu. Surtout, Van Tropp était opportuniste. Il avait flairé le bon coup à des kilomètres. L’ambition sans bornes du jeune m’as-tu-vu trouvait dans le Pauli un parfait déversoir. Il avait pris la tête d’un groupe de supporters. Puis, ces derniers réclamèrent à corps et à cris la tenue d’un référendum. Le but était simple : donner le pouvoir exécutif à un Comité réduit. Van Tropp mettait en avant la lenteur et les dysfonctionnements du système mis en place par les nouveaux dirigeants. Bien évidemment, l’avocat réclamait de faire partie du nouveau directoire. Andréas, en posant des questions à droite et à gauche, avait découvert que le jeune avocat ambitionnait une carrière politique. Le Pauli triomphant était une vitrine de poids sur la scène politique hambourgeoise.
- Et nous on est coincé comme des cons ! Ce bâtard va utiliser notre fric pour se bâtir sa réputation ! enrageait Andréas. Je comprends pas les gens !! On leur file le pouvoir, ils sont libres de décider et ils se jettent dans les bras du premier beau parleur venu !
- Vive la démocratie, laissa tomber l’Ukrainien.
- Mais merde l’Ukrainien, on peut pas rester le cul par terre à attendre ! Faut faire quelque chose !!! L’élection, c’est dans trois jours !
Ils marchèrent encore une minute dans le silence. Puis Andréas s’arrêté brutalement. Il saisit l’Ukrainien pas les épaules, le fixa droit dans les yeux.
- Ukrainien, je te reconnais pas. T’aurais pas accepter ça y’a six mois. Il se passe quoi ?
Son ami soupira :
- Je suis fatigué Andréas, lassé. Comme tu l’as dit, on pensait bien faire en mettant ce fric dans le club. Donner le pouvoir aux supporters. On s’est trompé. Les gens sont formatés, trop peu sont assez … mûrs pour accepter cette autogestion. Il préfère se comporter en moutons et faire confiance à un populiste plutôt que d’assumer leurs actes. J’ai pas envie de me battre pour une cause perdue d’avance.
Andréas poussa un long soupir, il était aux bords des larmes.
- Et bien moi, je n’accepte pas ça. Je vais trouver une solution, tout seul s’il le faut.
Il tourna les talons et s’éloigna, ses pas claquant sur le trottoir mouillé. Chacun de ces pas donnait à l’Ukrainien l’impression d’un clou que l’on enfonce dans le couvercle d’un cercueil. Celui de ses rêves et des ses joies. Avant de tourner à l’angle d’un immeuble, Andréas se retourna et leva son poing droit serré.

L’Ukrainien erra encore un moment dans les rues ternes et froides d’Hambourg. Ses pas le conduisirent non loin du stade. Il passa devant plusieurs bars ouverts et se décida pour le Chileno loco qui comme son nom l’indiquait était le repère des Chiliens immigrés à Hambourg suite au coup d’étét de Pinochet en 1973. L’Ukrainien avait connu un Chilien au Nicaragua dans les années 80, il avait l’impression que c’était dans une autre vie. Dans ce bar, il avait aperçu à plusieurs reprises Luis Sepulveda, avait partagé un verre avec l’écrivain. Aujourd’hui, l’Ukrainien se mit à table seul et consciencieusement entrepris de se saoûler à mort à l’aide d’une bouteille de vodka. Il n’avait pas fait cela depuis une bonne dizaine d’année. Le premier verre lui brûla la gorge et une explosion de chaleur se dégagea dans son ventre. Le second passa un peu mieux, les suivants se succédèrent sans problème. Il avait éclusé une bonne moitié de bouteille lorsqu’on lui tapa sur l’épaule. Un rasé, un skin mais coco comme l’indiquait la faucille et le marteau cousus sur la manche de son blouson. Une brute large comme une armoire, le front bas, tout dans les bras.
- Fais pas chier, mec, c’est pas le jour.
- Quelqu’un souhaiterait te parler. Tu me suis.
L’Ukrainien l’ignora et s’envoya un verre derrière la cravate.
- Dis donc vieil alcoolo, repris le gorille, visiblement agressif, t’a pas pigé ? Tu me suis, monsieur Van Tropp souhaite te parler.
L’Ukrainien se leva lentement, tanguant légèrement. La grande andouille faisait bien deux mètres et rendait dix centimètres de largeur à chaque épaule à l’ancien veilleur de nuit. Il avait vingt-cinq ans à tout casser.
- Voilà, c’est bien, lança la brute. T’as compris.
L’Ukrainien lui sourit, se dirigea vers le bar et y posa près de trois cent euros en petites coupures.
- Tou fais quoi, Oukrénien ? lui demanda José, le barman, sceptique.
- C’est pour les dégâts.
Avec une rapidité surprenante pour un homme ayant dépassé la quarantaine et imbibé comme il l’était, l’Ukrainien sauta vers le molosse, le chopa au col et lui balança un énorme coup de genou dans les roustons. L’autre se plia en deux, poussant un petit cri plaintif. L’Ukrainien l’acheva d’un terrible upprcut qui le décolla du sol et lui fit décrire une légère courbe avant de retomber lourdement sur une table qui se brisa sous le poids du skin.
- Putain ! Il a le menton solide ce con ! commenta l‘Ukrainien en se massant le poing.
- Tou l’a bien séché, compadre. Mais la tablé, elle vaut pas oune télle somme d’aryent. José lui tendit le fric. Tou peux youste le balncer dans son milieu natourel, les poubelles sour le côté. Gracias.
- T’aimes pas les Communistes, José ?
- No, les Cocos, ye m’en fout. Pas contre, les maricons qui sont avec Van Troup, bah ! Ye leur colle mes corones là ou ye pense ! Pauli, c’est un cloube popoulaire ! Pas besoin de diriyants !!
L’Ukrainien se tenait devant le comptoir, hébété. Merde, et si Andréas avait raison. Les supporters n’en voulait peut être pas de Van Tropp et sa gestion. Ils voulaient peut être conserver l’autonomie du club. Il se précipita dehors, balançant le gorille au passage dans ce que José considérait comme son milieu naturel. Il marcha d’un pas vif vers chez Andréas tentant de l’appeler sur son portable. Pas de réponse, il déboula dans la rue du musicien, sonna. Pas de réponse. Il sonna chez la concierge. Elle le reconnut, le salua et l’informa que Monsieur Andréas n’était pas là. Il était parti ce matin, et pas revenu. L’Ukrainien posa un long soupir.
- Réfléchis, réfléchis… où peut-il être ?
Le Corsaire Rouge ! Il y avait une chance qu’Andréas soit là-bas. L’Ukrainien se mit à courir sous la pluie désormais battante. Le temps pressait.


L’Ukrainien arriva au Pirate à bout de souffle. Poussa violemment la porte et, dégoulinant de pluie, rouge pivoine, il chercha Andréas du regard. Son ami était assis au fond de al salle, sirotant une bière, l’air morne, affalé sur sa chaise. L’Ukrainien se laissa lourdement tomber sur une chaise.
- J’suis trop vieux pour ses conneries, dit-il entre deux souffles. Bon, tu me paies une bière et on cause.
Un large sourire illumine le visage du métis.
- C’es toi qui régale, oui !
L’Ukrainien attendit patiemment l’arrivée des boissons en contemplant Andréas. Ce dernier tambourinait sur la table taillée dans un vénérable chêne et qui avait vu passer un nombre gargantuesque de bières. Une fois le verre posé devant lui, le rockeur s’en accorda une large rasade puis se rencogna dans sa chaise.
- On peut pas rester là comme des glands à rien faire. Alors, j’ai décidé d’agir. Personne ne sait encore que c’est nous les grandds gagnants, les boss du club. A quelques exceptions près… donc, j’ai convoqué une journaliste. Je lui ai promis une interview exclusive avec photos. Ce sera en première page demain. Elle bosse pour le Hamburger Zeitung, c’est pas rien. Ce canard est l’un des plus lus de la ville. Bref, on s’offre une tribune pour appeler les supporters à voter contre le projet Van Tropp.
- Tu penses vraiment que ça suffira ? hasarda un Ukrainien dubitatif.
Haussement d’épaules de son interlocuteur.
- C’est déjà ça. Mais j’ai un autre atout.
Andrés appuya sa déclaration d’un clin d’œil.
- OK, va falloir que j’attende pour savoir, c’est ça ? demanda l’Ukrainien.
- Oui. En plus, voilà la journaliste.
Claire Duvivier était française. Elle était venue vivre à Hambourg par hasard. A la fin de ses études de journalisme, elle avait pointé son doigt au hasard sur une carte de l’Europe. Résultat Hambourg. Warum nicht ? Elle parlait pas trop mal allemand et très bien anglais. Billet d’avion, aller simple pour le froid des bords de la mer du Nord. Elle s’était donné un an pour se faire une place au soleil. Blafard, le solei, certes mais un soleil tout de même. Depuis dix mois, elle galérait et songeait à rentrer en France. Elle avait décroché ce job au journal. Mal payées pour s’occuper de la rubrique des chiens écrasés. Il puait la mort, oui, ces cons de clébards. Jusqu’à ce coup de fil… au début, elle avait crû un canular. Elle avait lourdement insisté, posé une centaine de questions. Le gars semblait sincère. Une interview avec l’un des proprio du Pauli, ça sentait le scoop des kilomètres à la ronde. Elle avait pris ses précautions avant de présenter l’affaire à son patron. C’est elle qui gérait tout de A à Z. Müller était un vieux briscard, un ancien du métier qui sentait le tabac et avait les bouts des doigts noirs d’encre, souvenir de son ancien vie de typographe. Il avait accepté. Pas con le vieux, lui aussi sentait la bonne affaire. Elle avait respiré un grand bol d’air frais vif hivernal avant d’entrer dans le bar. Elle reconnut immédiatement son homme.
- Vous êtes Andréas Jones ?
- Ouais, mais je pourrais pas vous prédire l’avenir et je ne suis pas Bob Dylan.
- Hein ?
C’est l’Ukrainien qui vint à son secours.
- Référence à la chanson des Countings Crows, « Mister Jones ».
- Vous êtes branques ou quoi ?
- Non, je suis est-allemand mais on m’appelle l’Ukrainien. J’ai aussi la particularité de posséder vingt-cinq autres pour cent du club.
- Merde alors ! Deux proprios pour le pris d’un !
- Non, mademoiselle. Andréas parlera pour deux.

L’Ukrainien écoutait attentivement la discussion tout en regardant la journaliste. Légèrement potelée mais mignonne. Quelques kilos en trop qui lui donnaient son charme, une peau bronzée signe que la demoiselle était tout de même sportive, du style à se faire quelques bornes le long des berges du fleuve deux trois fois par semaine. Et un joli minois, yeux verts et vifs, longs cils, pommettes hautes et seyantes, cheveux châtain clair tirant sur le blond. L’Ukrainien était prêt à parier une bière qu’Andréas avait pour projet de la voir incessament sous peu dans son lit. Il reporta son attention sur la conversation. Andréas parlait bien, sans hésitation, ton tranchant et formules imaginées. L’Ukrainien se laissa de nouveau emporter par ses rêveries, imaginant, non sans un petit rire intérieur, son ami en orateur romain. Caton is alive pensa-t-il fugacement.
L’interview toucha à sa fin. Andréas avait lancé son mot d’ordre. Le club aux supporters, voilà ce que pensaient deux des actionnaires du club. La journaliste se leva et pris congé poliment, informant Andréas que l’interview serait un des gros titres le lendemain, garantie sur facture, les pontes du journal en bavaient d’impatience.
- Bon, je vais rentrer, dit l’Ukrainien, tout en étouffant un baillement.
- Non, il reste un truc à faire, l’informa Andréas. Suis-moi.
Andréas s’était offert une nouvelle caisse, une Audi A3 noire. Une bagnole de flambeur branleur décréta l’Ukrainien, sourire aux lèvres. Le métalleux fit vrombir le moteur et les pâtés de maisons s’enchaînèrent puis firent place peu à peu à des zones commerciales et industrielles au fur et à mesure que la voiture progressait vers la banlieue. Ils finirent par stopper devant un terrain pelé sur lequel évoluaient quelques ados, la plupart d’origine étrangère.
- On descend, annonça Andréas.
Il se dirigea de son pas nonchalant vers le club-house.
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Message par philoumihadrian Ven 3 Avr 2009 - 22:55

Putaing, quel long episode. Very Happy
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Message par Ajax Sam 4 Avr 2009 - 9:40

Y'en a plusieurs compilés. Faut que j'écrive la suite.
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Message par pouflecascadeur_new bite Lun 6 Avr 2009 - 14:56

Wahou j'ai kiffé ma mére véner comme ils disent les d'jeuns!
Plus c'est long, plus c'est bon!!!! I love you
Quand tu en auras fait un bouquin tu pourras me le dédicacer stp?!
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Message par Ajax Mar 7 Avr 2009 - 22:19

- On va voir qui ? demanda l’Ukrainien.
- Mon grand-père, l’informa Andréas.
L’Ukrainien fut désarçonné par la nouvelle. Il ne savait que le grand-père d’Andréas était encore vivant et vivait dans la banlieue d’Hambourg. Il s’en ouvrit à son ami. Ce dernier se contenta d’un vague haussement d’épaules, stoppa son avancée puis consentit à répondre, les yeux dans le vague.
- On se connaît depuis combien de temps ? Plusieurs années, non ? Et pourtant qu’est-ce qu’on sait les uns des autres ? Enfin, je veux dire réellement. Tu pensais que Tagli et Lénine allaient réagir comme ils l’ont fait dernièrement ? Moi pas. Et, tiens, ton surnom… Ukrainien ? Pourquoi ? Tu nous l’a jamais dis…Alors que vous ne sachiez pas que mon grand-père vit à quelques kilomètres de nous n’a rien d’étonnant.
L’Ukrainien resta silencieux, méditant la réponse. Son regard dériva vers le terrain. Il fronça les sourcils.
- C’est bien Kum, notre défenseur, là, au milieu des gamins ?
- Ouaip… obligation faite dans son contrat de participer activement au tissu associatif. La Polska Rote Stern fait partie des clubs que nous soutenons. C’est mon grand-père qui a fondé ce club à son arrivée en Allemagne. C’était en 1992. Au début, c’était pour créer une entraide entre Polonais. Mais rapidement, le club a intégré des immigrés de toutes origines, Russes, Turcs, Africains, j’en passe.
- L’étoile rouge polonaise, hein ? Serait pas un peu de gauche ton papi ?
Andréas se permit un sourire.
- Hum hum… il a été un des premiers ouvriers des chantiers navals de Gdansk à rejoindre Solidarnosc. Mais bon, ça a foiré par la suite. Il était pas franchement d’accord sur l’influence des curés dans la contestation. Puis il a quitté le pays… il voulait vivre plus près de moi et de ma mère.
Ils reprirent leur marche vers le bâtiment où attendait le grand-père d’Andréas.
Le vieil homme se tenait assis à une table à l’intérieur du club-house, face à une grande baie vitrée. Il avait une vue parfaite sur le terrain où il regardait l’évolution des jeunes joueurs. Il tourna à peine la tête à l’entrée des deux visiteurs.
- Entrez les jeunes, dit-il en leur faisant ensuite signe de s’asseoir. Vous buvez un truc ?
Andréas embrassa l’ancien pendant que l’Ukrainien se penchait sur la bouteille posée sur la table.
- C’est pas de l’eau, ça.
- Non. Vodka du pays. A l’herbe de bison. Et pas une fausse comme on en trouve dans le commerce. C’est un ami à moi, Piotr, qui m’en ramène.
L’Ukrainien hocha la tête.
- Les clopes aussi. Je fumais ces trucs quand j’étais en Ukraine. Je pensais que l’usine avait fermée y’a des années.
- Elle a fermée. Mais j’ai encore une bonne cinquantaine de cartouches dans ma cave. On en fait plus des comme ça.
L’Ukrainien se gratta la tête, pensif. Il coula un regard complice vers le vieux Polonais.
- Préfère pas savoir comment elles sont arrivées là.
Le vieux afficha un sourire satisfait.
- Alors, vous venez pour causer de l’autre andouille, le Van Tropp. J’ai passé deux trois coups de fil. J’ai mis quelques connaissances sur le coup. J’ai p’têt une solution à votre problème.
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Message par Bombi (bullshit) Ven 10 Avr 2009 - 1:30

l'autre il croit qu'il va nous baiser avec des épisodes courtes comme la bite à DH.
t'es pas en grève le prof, enchaine la suite sinon je rackete (de tennis) la cpe.

ps: tu tues.
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Message par Ajax Ven 10 Avr 2009 - 20:12

2 semaines de vacances, vais bien trouver un moment pour écrire la suite...
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Message par philoumihadrian Ven 10 Avr 2009 - 20:48

Cette story meriterait une édition collector avec tous les épisodes à la suite depuis le début et d'entrer au panthéon.

T'es vraiment fort, Robbajax. farao
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Message par Ajax Ven 10 Avr 2009 - 21:48

Et encore vous avez pas lu la suite.
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Message par Ajax Lun 13 Avr 2009 - 22:36

Le grand-père d’Andréas s’appelait Stanislas mais tout le monde le surnommait Stan. Y compris son petit-fils qui se contentait de mettre papi devant Stan. Le vieux Polonais, de sa voix rocailleuse, voilée par les années à fumer, exposa l’affaire aux deux compères :
- Votre gars, là, le Van Tropp, il est pas clair. Enfin, ça, je le savais pas. Mais quand tu m’a appelé, Andréas, me suis renseigné. J’ai des amis bien placés. Quelques anciens qui ont quitté le pays et quelques autres, des compagnons de lutte rencontrés au fil des années. Bref… l’un d’eux, Konrad, bosse dans un cabinet d’avocats du centre-ville. Il est passé hier. Il connaît un peu Van Tropp. Il le décrit comme un jeune loup prêt à tout. Bref, on a deux options, sa motion passe pas et on s’en débarrasse sans mal. Si sa motion passe, ce sera plus dur… Konrad a contacté un autre ami aux Etats-Unis. Ce dernier va téléphoner à votre Van Tropp et lui proposer un contrat juteux mais qui se révélera bidon lorsque l’autre pingouin sera là-bas. Le jeune con va se précipiter à New-York et reviendra la queue entre les jambes et légèrement discrédité dans son propre milieu puisque Konrad se gênera pas pour raconter cette histoire autour de lui…
- Pas mal, commenta Andréas. On fera avec. Merci papi.
Le vieux se leva et de sa démarche de canard boiteux se dirigea vers la porte de sortie.
- Bah, c’est rien. Et puis, j’irais voter. Un petit coup de pouce de plus.

Andréas laissa son ami au pied de son appart. Ils n’avaient échangé que peu de mots durant le trajet de retour. Au moment de se séparer, Andréas se contenta d’un « bye, j’ai encore des trucs à faire ». Il accéléra, l’Ukrainien resta sur le trottoir en contemplant les feux stop de la voiture du métis et les phares avant illuminer l’étroite ruelle.

Le lendemain fut un jour long et triste. Un Vendredi pluvieux et sombre comme la mort. L’Ukrainien tua le temps en lisant. Il eut Andréas au téléphone. Le Hamburger Zeitung avait bien publié l’interview. Ledit article avait eu pour effet de tirer de leur torpeur Tagli et Lénine qui s’étaient manifestés. D’après Andréas, les deux n’avaient pas l’air très fiers de leur attitude, surtout lorsque le batteur rasta les avait mis devant leurs responsabilités non assumés. Andréas avait arraché la promesse formelle de la présence de Tagli et Lénine au match le lendemain. Le vote avait lieu a l’issue de la rencontre contre Augsburg. L’Ukrainien referma son bouquin et se décida pour une ballade pluvieuse. Au pied de son immeuble, une silhouette encapuchonnée semblait l’attendre. Il lui fallu quelques secondes pour identifier Klaus Packen, l’un des jeunes espoirs du club. Sous la pluie, l’Ukrainien s’alluma difficilement une clope avant de se diriger d’un pas nonchalant vers son visiteur.
- ça fait longtemps que t’attends ? Tu va choper la crève.
- B’soir patron.
- M’appelle pas comme ça. Tu veux quoi, gamin ?
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Message par philoumihadrian Mar 14 Avr 2009 - 7:23

Excellent. Cool
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Message par Ajax Mar 14 Avr 2009 - 17:02

Klaus se racla la gorge tout en jetant des coups d’œil inquiets de tout côté.
- On peut pas aller dans un endroit… euh, moins mouillé. Style un bar ou un resto pour parler tranquille, pat… m’sieur.
- Evite monsieur, c’est comme patron, j’ai l’impression de me filer un grand coup de marteau sur le doigt quand j’entends ça. Et oui, on peut causer. Vu la tête que tu tires, ça a l’air sérieux.
L’Ukrainien ouvrit la marche suivi par un Klaus trempé, épaules rentrés et regard de chien battu. Ils entrèrent dans un bar à bière presque vide en ce milieu d’après-midi. Seul deux poivrots coudes posés sur le comptoir donné un semblant d’animation. Ils prirent place à la table la plus éloignée de l’entrée histoire d’éviter les courants d’air. L’Ukrainien s’assit et alluma une nouvelle cigarette.
- C’est interdit, hasarda Klaus.
- Mouais, tu diras ça au patron de ce troquet pour voir ce qu’il en pense. Alors ? Qu’est-ce qu’il y a ?
Le jeune joueur se tortilla sur sa chaise, mal à l’aise. L’Ukrainien se décida à âtre diplomate et lui laissa dix secondes pour se lancer.
- C’est Van Tropp.
L’Ukrainien poussa un long soupir. Décidément, ce nom revenait un peu trop souvent à son goût dans les conversations ces jours-ci… Packen sembla ne pas prêter attention à la réaction de son interlocuteur et poursuivi.
- Il est venu me voir, y’a trois jours, à la fin de l’entraînement. Il m’a raccompagné chez moi dans sa bagnole. Il m’a proposé un gros paquet de fric. Pour « lever le pied » sur certains matches. Je sais qu’il a fait la même proposition à d’autres joueurs. Certains ont accepté.
- Putain, il veut quoi ce con… marmonna l’Ukrainien. A quoi il joue ?
- Pardon, m’sieur ?
L’Ukrainien balaya la remarque de Klaus du revers de la main.
- J’parle tout seul, c’est l’âge. Et à propos d’âge, arrête avec monsieur. T’as accepté le fric ?
- Jamais de la vie, répondit le joueur, l’air épouvanté que son propre employeur ait pu émettre une telle hypothèse.
- Ouais, t’es pas con au point de prendre le pognon et de venir tout balancer derrière.
L’Ukrainien décrocha son téléphone. Chou blanc du côté d’Andréas et Tagli. Lénine répondit.
- Ramène ta fraise, t’as dix minutes, c’est grave.
Il lui donna l’adresse du bar puis raccrocha sans attendre de réponse. Lénine déboula dans le bar onze minutes plus tard précisément, à bout de souffle et trempé. Il fit une drôle de tête en identifiant l’interlocuteur de l’Ukrainien.
- C’est quoi ce bordel ?
Son ami le mit rapidement au courant.
- ça craint, laissa tomber le grand échalas. Va falloir qu’on se bouge. Il coula un regard vers l’Ukrainien. Un peu plus que sur la motion.
Ce dernier lui renvoya un sourire faussement aimable.
- Je te rappelle que la motion n’est pas encore votée, ça se fera demain. Et oui, va falloir se bouger. On a six corrompus dans l’équipe. Si ça vient à se savoir, on va se retrouver dans une belle merde. Quant à virer les six brebis galeuses de l’équipe première en un seul coup, ça va faire louche et soulever pas mal de questions côté presse et côté supporters.
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Message par Bombi (bullshit) Mer 15 Avr 2009 - 0:03

ce type a la classe.
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Message par Mr Valentine Mer 15 Avr 2009 - 0:31

Pour un non-moustachu tu veux dire?
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Message par Bombi (bullshit) Mer 15 Avr 2009 - 0:39

robbajaxmoncul, il écrit avec la classe d'un pull jacquard de guy, c'est peut être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup.
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Message par Ajax Mer 15 Avr 2009 - 21:42

Je vais prende ça comme un compliment...
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Message par Ajax Ven 17 Avr 2009 - 10:10

La réunion se tint chez l’Ukrainien. Convoqués en urgence, Tagli et Anneke, Andréas, Ebbert répondirent présents. L’hôte du jour exposa la situation sans détour. Une réaction rapide s’imposait. Le prochain match avait lieu le lendemain, de même que le vote de la motion Van Tropp. Les personnes présentes arrivèrent rapidement à la conclusion que l’avocat cherchait à discréditer leur gestion du club par quelque moyen que ce soit afin de faire main basse sur le Pauli. Anneke prit la arole pour proposer une solution radicale :
- On suspend en interne les six suspectés de façon provisoire, le temps de mener l'enquête. On en informe Rijkaard au préalable. Dimanche, on prévient la police. Bref, on balance l’affaire. En faisant comme cela, on se protège d’une certaine manière, en ne se montrant pas solidaire des corrompus. Le Mercato est pas loin, on pourra toujours tenter de le vendre. Au pire, rupture de contrat pour faute grave…
Malgré certaines réticences, l’idée fut adoptée. Il n’y avait malheureusement pas de meilleure solution. Comme le fit remarquer Ebbert, cacher la vérité ne ferait qu’empirer la situation.
Anneke quitta l’appartement la première pour mettre l’entraîneur au parfum. Les autres restèrent pour partager quelques bières.

L’ambiance dans le stade était pour le moins étrange, à la fois électrique et lourde. L’annonce de la mise à l’écart de six joueurs de l’équipe première et l’approche du vote étaient dans tous les esprits. Les supporters du Gegenrade déployèrent une immense banderole couvant près de la moitié de la tribune avec écrit dessus, simplement, un immense « nein », puis il entonnèrent un chant remettant grandement en cause la moralité de la mère de Van Tropp.
Le match fut à l’image de l’ambiance, tendu, hargneux, haché. La mi-temps intervient accompagnée d’une pluie de cartons et d’une expulsion partout. Il fallu finalement attendre les dix dernière minutes pour assister à un déboulé d’Holtby plein axe après un bon service d’Owomoyela. Le jeune milieu centra au cordeau pour Lucarelli don la tête croisée s’écrasa sur le poteau avant d’être propulsé au fond par un Klaus Packen opportuniste. Le jeune attaquant inscrivait ainsi son premier but de la saison. Il se rua vers le Gegenrade, souleva son maillot pour dévoiler un T-shirt où était dessiner un joueur du Pauli en train de botter l’arrière-train d’un homme en costard le tout surmonter du « nein » très à la mode dans les travées du stade en ce jour de décembre. La tribune explosa doublement de joie. Le club était assuré de conserver sa seconde place avant la trêve.
A la fin du match, Andréas conclut par un « voilà, une bonne chose de faite. Allons voter maintenant ».
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Message par Ajax Mar 21 Avr 2009 - 18:56

Andréas fut tiré du sommeil par le soleil entrant à grands rayons par la fenêtre de sa chambre. Rentré tard dans la nuit, il n’avait même pas eu le courage de fermer les volets. Le rejet de la motion Van Tropp par près de soixante-dix pour cent des supporters avait été dignement fêté. Après avoir éclusé quelques coupes de champagne, il était sagement rentré à la maison. Il s’étira, empli d’un sentiment de béatitude.
Il se traîna alors péniblement vers la machine à café. Il se prépara un jus bien noir. L’horloge du four micro-ondes indiqué treize heures. « Raisonnable » pensa Andréas. Il regarda le café passait, encore à moitié endormi. La sonnette retentit dans l’appartement le faisant sursauter. Il traîna des pieds jusqu’à la porte pensant que l’Ukrainien ou Tagli venait le tirer du lit. Il regarda par le judas. Le mec qui se tenait devant la porte ne lui disait rien.
- Ouais ? lança t-il d’une voix suspicieuse.
- Police, Monsieur jones. Inspecteur Helmut Gross. Pourriez vous ouvrir, s’il vous plaît ?
Andréas fit lentement pivoter la porte. Le flic devait mesurer dans les un mètre soixante, sec comme un coup de trique. Il portait un costume impeccablement taillé dans lequel in se tenait droit comme un I. Il ne devait pas avoir plus de quarante ans, le visage strict et sévère, les cheveux courts parfaitement coiffés avec la raie au milieu. Andréas s’écarta en faisant signe au policer d’entrer. Arrivé dans le salon, le représentant des forces de l’ordre scruta la pièce en détail. Il se retourna, le visage de marbre pour s’adresser à Andréas.
- Pourrais-je vous poser quelques questions, monsieur Jones ?
- Bien sûr. Vous voulez un café ? Je viens de le faire.
Le visage du policier fut parcouru par l’hésitation comme si la réponse à la proposition de son hôte relevait du choix cornélien. Il finit par adresser à Andréas un sourire crispé.
- Si vous le faites fort, oui.
- C’est du café de cheval de cow-boy, inspecteur.
Andréas lui fit signe de s’asseoir sur un des sièges hauts auprès du comptoir qui marquait la séparation entre le salon et la cuisine. Le flic dégusta son café en silence puis posé quelques questions sur les événements des jours derniers à Andréas.
- Bien, monsieur Jones. Je vous remercie de votre coopération. Ils nous apparaît à moi et à mes collègues que ce monsieur Van Tropp à chercher à nuire à l’image du club. Dans quel but ? Cela reste obscur, d’autant plus qu’il semble avoir voulu s’y investir. De même, ce triste personnage nous échappe à l’heure actuelle. Il semble avoir quitté le pays. Quoiqu’il en soit, l’enquête va se poursuivre.
Andréas acquiesa mollement. Il raccompagna le policier à la porte. Son portable sonna peu de temps après.
- Salut Tagli.
- Salut. Le flic t’a rendu visite ?
- Monsieur Balai-dans-le-cul. Ouais. Au moins, Van Tropp est fiché. Et nos six judas vont prendre la porte.

La plupart des journaux sportifs du pays consacrèrent au moins quelques articles à l’affaire de corruption. Les six bannis furent exclus de toutes compétition pour une durée de six mois. La trêve fut calme. Une réunion permit aux quatre de se mettre d’accord avec le staff pour ne pas effectuer de transferts supplémentaires. Rijkaard préféra des prêts et assura pouvoir faire avec les joueurs qu’il avait sous la main. Dogan surveilla les bonnes affaires sur le marché. Le roumain Nicolita fit ses valises pour les bords de l’Ebre. Ses envies de départ avaient hâté les transactions. Il signait donc pour six mois avec une option d’achat éventuelle en cas de montée en Bundesliga. Il fut rejoint par l’Américain de Munich Landon Donovan, en manque de temps de jeu du côté de la Bavière. La troisième recrue fut Lukas Sinkiewicz, l’athlétique défenseur de Leverkusen, lui aussi à la recherche de plus de temps passé à gambader sur le rectangle vert.
L’Ukrainien traîna ses guêtres de temps à autre du côté du centre d’entraînement du club. Il dialogua beaucoup avec les joueurs. Il fit part de ses réflexions aux trois autres. L’affaire de corruption avait soudé le groupe plus que n’importe quel discours ou prime. Les joueurs restants s’étaient sentis trahis. Ils n’avaient qu’une envie, poursuivre l’aventure et décrocher la montée. Objectif largement réalisable selon eux. Le classement ne les faisait pas mentir. Fribourg était toujours leader mais le Pauli faisait un dauphin très à l’aise avec ses sept points d’avance sur le troisième, la surprise de la saison, les bavarois d’Ingolstadt.
Le championnat repris. Les premiers mois de l’année furent paisibles. La ville semblait endormie sous sa chape neigeuse. Les habitants, grelottants et transis, se pressaient dans les rues transformées en patinoire, bonnets et écharpes repoussant difficilement les rigueurs de la bise venue de la mer du Nord, chargée de sel et d’embruns.
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Message par philoumihadrian Mer 22 Avr 2009 - 6:35

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Message par Ajax Mer 22 Avr 2009 - 19:53

Le rude hiver laissa place à une chaleur suffocante, éliminant sans sourciller un printemps qui fut vraisemblablement le plus rapide de mémoire d’Hambourgeois. Le soleil du mois de mai surpris la ville la tirant brutalement de sa torpeur hivernale, jetant sur les trottoirs brûlants étudiants, bourgeois distingués, hommes d’affaires toujours pressés. Les terrasses des cafés furent réinvesties, les chocolats chauds s’inclinèrent face aux bières fraîches. La ville revivait, chauffée à blanc par le soleil, enivrée par les senteurs doucereuses et capiteuses des fleurs et de l’herbe coupée. Chaque soir, de lourds nuages venus du nord recouvraient la ville, le climat orageux, électrique, mettait les nerfs à vif des habitants, déjà entamés par les températures caniculaires de l’après-midi. La nuit débordait d’énergie, la ville pulsait d’une tension quasi sexuelle jusqu'à que le ciel anthracite se perce abattant sur les toits brûlants de la cité des trombes d’eau qui faisait passer la mousson indienne pour une aimable bruine océanique. L ville, rafraîchie et lavée, finissait par s’endormir d’un court sommeil pour se réveiller de nouveau sous un soleil impitoyable. Andréas se baladait dans le jardin botanique malgré la chaleur, lunettes de soleil sur le nez. Il laissait son regard vagabondait sur les formes des jolies étudiantes qui se prélassaient sur les vertes pelouse du parc. Parfois, ses pensées dérivaient lentement vers le Pauli et le match du lendemain. A quatre journées de la fin, le club recevait Kaiserslautern, actuel quatrième et équipe sur laquelle Sankt-Pauli possédait dix points d’avance. Une victoire signifiait la montée assurée. Le stade serait plein. Près de soixante mille personnes auraient voulu y assister. Le hard-rockeur ne vit pas arriver à sa rencontre Claire Duvivier.
- Bonjour, pas facile de vous trouver.
Andréas redressa la tête et lui sourit :
- Tiens, bonjour. Encore à Hambourg et toujours journaliste ?
- Un peu grâce à vous. Après l’interview, j’ai décroché un poste au journal. Vous avez mangé ?
- Non. Pourquoi ?
- Je vous invite. J’aimerai parler avec vous.
- C’est pas le contraire qui sa fait normalement selon les conventions sociales ?
- Quand on porte un T-shirt de Cannibal Corpse, je suis pas sûre que les conventions sociales aient un réel poids…
- Bon. Vous choisissez le resto alors.
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